Fabrice Santoro : «Nadal et Federer laissent des miettes aux autres»
TENNIS•«Fabulous Fab» évoque pour 20minutes.fr l'Open d'Australie et cette saison 2011 qui ne fait que commencer...Propos recueillis par Alexandre Pedro
Il y a tout juste un an, il rangeait pour de bon ses raquettes après 21 ans de carrière. Cette année, Fabrice Santoro suivra cet Open d’Australie qui débute lundi comme consultant Canal+ pour l’émission «Melbourne le Mag» (tous les jours à 18h30). A quelques heures des premiers échanges, Santoro voit bien une nouvelle explication finale entre Roger Federer et Rafael Nadal.
Traditionnellement, l’Open d’Australie est le tournoi du Grand-Chelem qui réserve le plus de surprise. Est-ce que cela peut-être encore le cas pour cette édition 2011?
C’est vrai, mais j’ai l’impression que cette année on va retrouver les quatre meilleurs mondiaux dans le dernier carré. Federer, Nadal, Djokovic, Soderling mais aussi Murray sont très bien préparés et vont être durs à battre. Le seul bémol concerne Nadal, qui se remet d’une grippe. Ça peut être préjudiciable dans sa préparation, surtout pour affronter la canicule de Melbourne.
Comment les joueurs préparent un tournoi qui arrive aussi tôt dans l’année où ils peuvent parfois jouer sous plus de 40 degrés ?
Le calendrier ATP est tellement démentiel qu’on ne parle pas de préparation mais de bricolage. Prenez l’exemple des joueurs français de Coupe Davis qui terminent leur saison le 5 décembre et doivent prendre l’avion pour Doha le lendemain de Noel. En trois semaines, on ne peut pas prendre des vacances et effectuer une vraie préparation d’avant saison. Il y a encore 20 ans, certains cadors faisaient l’impasse sur l’Australie. Ils disaient que c’était trop loin,qu’il faisait trop chaud. Maintenant, c’est inimaginable, ce tournoi est devenu trop important et les joueurs l’apprécient énormément. Concernant les conditions australiennes, les joueurs sont habitués même si certains détestent la chaleur. Ils sont préparés à affronter des 40 degrés alors s’il ne fait que 32 degrés, ils sont presque soulagés.
Est-ce que la défaite en Coupe Davis peut avoir un impact sur le début de saison des Français?
Elle a eu un double impact négatif. Ils ont terminé leur saison 2010 tard et sur une énorme déception, surtout pour Michael Llodra et à un degré moindre Gaël Monfils. Je pense qu’il faut distinguer ceux qui jouaient à Belgrade et les autres. Jo-Wilfried Tsonga a eu le temps de faire une grosse préparation, il a déjà huit matchs dans les jambes, une demi-finale à Doha, il devrait être encore notre meilleure chance sur cet Open d’Australie. Je le vois aller en seconde semaine. Plus loin? Il faut voir.
Si on se projette plus loin dans la saison, est-ce que vous voyez un ou plusieurs joueurs venir briser l’hégémonie de Rafael Nadal et Roger Federer ?
Je crois qu’ils devraient encore se partager les titres cette année, au moins trois des quatre majeurs. Depuis 2005, ils ne laissent que des miettes aux autres à part une victoire Djokovic en Australie en 2008 et celle de Del Porto à l’US Open en 2009. Il faut être indulgent avec les Français, moi aussi j’aimerais voir un Tsonga, un Gasquet ou un Monfils gagner un Grand-Chelem, mais avec deux monstres comme eux, c’est presque impossible.