Top 14: Max Guazzini-Jacky Lorenzetti, les présidents rentrent en mêlée
RUGBY•Les deux hommes ne s'aiment pas et s'affrontent samedi lors du derby francilien entre le Stade Français et le Racing-Metro…B.V.
Sans eux, il faudrait dépoussiérer des livres d’histoire pour parler de derby francilien en Top 14. Grands artisans du retour de Paris comme place forte du rugby français, Max Guazzini et Jacky Lorenzetti, présidents respectif du Stade Français et du Racing Métro, vont s’affronter samedi (14h15) par procuration pour le titre officieux de patron de la capitale. Venus sur le tard vers le rugby, les deux hommes n’ont pas grand-chose en commun. Une culture de la gagne, une réussite dans les affaires (NRJ pour Guazzini, Foncia pour Lorenzetti) et c’est à peu près tout.
Une approche différente
«Ils ne sont pas formatés pareil, analyse Eric Blanc, ancien président du Racing. Max vient du monde du spectacle, du show-business alors que Jacky est issu du monde de l’entreprise. Ils n’ont pas la même vision des choses. Pas la même sensibilité.» Une discordance de tempérament qui se ressent dans leur gestion du club et leur rapport aux joueurs.
«Pour Max, nous sommes sa famille avec un grand F, note David Auradou, ancien deuxième ligne du Stade Français et du Racing. Il y a quelque chose de filiale entre lui et les joueurs.» «C’est son côté latin, plus affectif, parfois à l’extrême», ajoute Thomas Lombard, lui aussi ex des deux équipes parisiennes.
«Lorenzetti fait preuve de plus de pragmatisme, ajoute l’ancien trois-quart. Il n’est pas moins paternaliste, mais il extériorise moins.» Blanc poursuit: «C’est un bâtisseur. Par expérience, par précaution, il fait moins de gestes forts. Il laisse de l’écart entre lui et ses joueurs.»
Une entente loin d’être cordiale
Même dans leur campagnes de recrutement, pourtant raillés pour leur côté clinquant, les deux clubs s’opposent. «Quand Max créait son équipe, il ne recrutait que des joueurs revanchards qui avaient quelque chose à prouver, se souvient Auradou. Le Racing, lui, fait appel à des joueurs de renom, avec une vraie notoriété.»
Autant d’oppositions qui exacerbent une rivalité. Les deux hommes ne cachent d’ailleurs pas leurs relations houleuses, à grands coups de sorties acerbes dans les médias. Pour un ancien international du XV de France, cette discorde date d’un diner, en 2006, où Lorenzetti, qui étudiait la possibilité d’investir dans le Stade Français, avait annoncé à Guazzini qu’il voulait racheter son club. «Cela serait très étonnant, rétorquent en cœur Lombard et Blanc.» «Leur relation est une sorte de jeu, poursuit Lombard, ils alimentent la polémique volontairement. Mais ils se respectent et n’ont aucunement l’ambition ultime de couler l’autre.» Même pas le temps d’un après-midi?