A force de regarder les matchs depuis le banc, Péguy Luyindula se pose parfois de drôles de questions. «Pourquoi les gens préfèrent-ils les blondes aux brunes? On ne le saura jamais. C’est pareil avec moi.» Il y a trois semaines dans France Soir, l’attaquant du PSG a retourné le problème dans tous les sens. Il ne comprend toujours pas ce manque d’indulgence récurrent du public à son égard. Vérifié ou non, il s'y est pourtant fait. «J’aimerais trouver une explication rationnelle, mais il n’y en a pas.» Pour la trouver, il aurait peut-être dû se pencher sur sa feuille de stats.

Cette saison, «Peg» guette les occasions, au gré de ses entrées en cours de match. Les titularisations sont plutôt rares (Une seule en championnat). L’ancien Lyonnais compte à chaque fois sur ses apparitions en Coupe d’Europe pour se faire une place, ce qui devrait encore être le cas jeudi soir contre Séville. «Cette compétition est aussi là pour ça. Elle permet à des joueurs comme lui de se sentir concernés. De bosser pour gagner plus de temps de jeu», note Yves Bertucci, l’adjoint d’Antoine Kombouaré sur le banc parisien.

Pas d’envie de départ au mercato

Pour prétendre à un autre statut, le remplaçant modèle du PSG doit encore travailler. Evoluer. «C’est un joueur avec lequel il est agréable de jouer, parce qu’il est très collectif, enchaîne Bertucci. Mais c’est au détriment de sa volonté de marquer des buts. Il oublie parfois de se projeter vers l’avant.» Embêtant, quand pour un attaquant. Derrière le duo Hoarau – Erding (toujours incertain en raison d'une blessure à la cuisse droite), la hiérarchie n’est pourtant pas figée. Luyindula le sait. Selon le staff, il garde l’envie de faire bouger les lignes. «Au quotidien, il est sérieux et s’investit beaucoup. Moi, je le sens dans cet état d’esprit. Quelque part, on sent que ça bouillonne. Et tant mieux.».

Pour le joueur appelé chez les Bleus il y a un an et demi, pas question de se rebeller ou de chercher plus de temps de jeu ailleurs au mercato. «J'aime jouer dans des équipes compétitives et je ne vois pas l'intérêt de partir, clamait-il mardi soir au micro de RTL. A Paris, j'ai la chance de jouer la Ligue Europa et éventuellement une finale de la Coupe de la Ligue si on se qualifie.» Pour les seconds couteaux du PSG, le turn-over reste un vrai luxe. Il n'interdit même pas de rêver de titre.