Et à la fin, c'est le plus rapide qui gagne. A 23 ans, Sebastian Vettel est devenu dimanche à Abou Dhabi le plus jeune champion du monde de Formule 1. Le pilote Red Bull aurait pu être sacré bien avant, mais a souvent été trahi par des problèmes mécaniques ou par ses nerfs en 2010. Sur le tourniquet hors de prix d'Abu Dhabi, Vettel a récupéré une situation a priori compromise et s'est enfin emparé de la première place au classement. « Incroyable », peut hurler l'Allemand par radio à destination de son équipe. Incroyable, comme la bourde stratégique de Ferrari.

Erreur de stratégie pour Ferrari
Visage grave et mâchoire serrée, Fernando Alonso ne décolère pas. L'Espagnol promis à un troisième titre de champion du monde a calqué sa course sur son dauphin au classement, l'Australien Mark Webber. Mauvaise pioche, l'autre pilote Red Bull n'a jamais été dans le coup et Alonso a passé les trois quarts du Grand Prix à essayer de doubler la Renault du Russe Vitaly Petrov. Loin devant, Vettel a fait cavalier seul. Grâce aux 25 points de la victoire, l'Allemand termine avec 256 points contre 252 pour Alonso, seulement 7e de la course.
En pleurs dans son cockpit pendant son tour d'honneur, Sebastian Vettel a longtemps cherché ses mots pour exprimer sa joie. « Je suis sans voix. Je ne sais pas trop quoi dire. On a toujours cru en nous. J'ai cru en moi. Ce jour était spécial. » Ce pur produit de la formation Red Bull au visage d'adolescent était déjà devenu le pilote le plus précoce à marquer un point en F1 à 19 ans. Quatre ans plus tard, le voilà champion du monde comme annoncé par tous les observateurs des circuits. Après les années Schumacher, les années Vettel viennent peut-être de débuter ce 14 novembre 2010.