Grand Prix d'Abou Dhabi: Quatre prétendants pour un titre
FORMULE 1•Alonso, Webber, Vettel et même Hamilton peuvent encore être sacrés champions du monde à Abou Dhabi, dimanche...R.S.
C’est une première dans l’histoire du championnat du monde. Jamais quatre pilotes n’avaient été en mesure de décrocher le titre avant l’ultime Grand Prix de la saison. Sur le circuit d’Abou Dhabi, Fernando Alonso, Mark Webber, Sebastian Vettel et Lewis Hamilton peuvent mathématiquement être sacrés, dimanche. En fonction de leur classement, tous n’abordent pas la course dans les mêmes conditions. Voici leurs chances, après les résultats des essais libres, sous la pluie, vendredi matin…
Classement des essais libres:
1. Vettel (Red Bull-Renault) 1'42''760
2. Hamilton (GB, McLaren-Mercedes) +0''609
3. Button (GB, McLaren-Mercedes) +1''025
4. Webber (Red Bull-Renault) +1''080
5. Kubica (Pol, Renault) + 1''320
6. Alonso (Esp, Ferrari) +1''361
Fernando Alonso, leader du championnat du monde avec 246 points. Chances de remporter le titre: 65%
Sur la forme du moment, l’Espagnol fait figure de favori. Vainqueur de trois des quatre derniers Grand Prix, il lui suffi de terminer dans deuxième pour être champion, sans sortir sa calculette. Mais malgré un matelas de 8 points d'avance sur Webber, Alonso ne possède pas l'avantage de la voiture. La fiabilité de son moteur laisse perplexe et les Red Bull ont toujours une meilleure pointe de vitesse. «Même si on devait perdre, je n’aurais aucune raison d'être déçu. Toute la saison, avec Ferrari, nous avons été capables de rivaliser avec les Red Bull, qui sont les monoplaces les plus rapides. Quoi qu'il arrive, ça restera une saison mémorable.» Pour compenser son léger handicap, Alonso aimerait bien compter sur un coup de main de son coéquipier Felipe Massa qui, en cas de victoire, l’aiderait à réduire les écarts. Côté expérience, il présente aussi l’avantage d’avoir déjà remporté deux titres (2005 et 2006) dans le money time.
Mark Webber, 2e avec 238 points. 25% de chances
Aux deux tiers du championnat, il maîtrisait encore la situation. Le titre lui semblait promis jusqu’à l’étape de Monza, quand il vu Alonso se rapprocher dans son rétro. Le dépassement a eu lieu en Corée, il y a trois semaines, après la sortie de piste de l’Australien. Ce qui ne semble pas le déstabiliser pour autant. La perspective de jouer le titre aujourd'hui dépasserait ses espérances. «Je sais que j'ai été très chanceux jusque là, confie Webber qui devrait encore se démener seul sur la piste (Red Bull n’a jamais opté pour une stratégie collective...) «Je ne pense pas que mes chances de gagner étaient très élevées au début d'année. Ma cote chez les parieurs à beaucoup baissée mais je compte bien être sacré.» Dans le cas inverse, Webber compte bien avoir une autre chance la saison prochaine, avec une monoplace encore plus performante. Et peu importe s'il fêtera alors ses 35 ans.
Sebastian Vettel, 3e avec 231 points. 8% de chances
Pour atteindre son objectif, l’Allemand a établi un plan de course assez simple: l’attaque à outrance. Le prodige de Red Bull sait qu’il n’a pas le vraiment le choix pour combler son retard. Il l’a déjà démontré vendredi en frappant un grand coup lors des essais libres. Comme il l’avait annoncé, sa voiture s’est distinguée dans les virages et reste la plus performante sous la pluie. Plus rapide que son coéquipier, il n’a pas souhaité dévoiler ses plans s’il mène la course devant Webber, et qu’Alonso met la pression derrière. «Vous verrez bien dimanche… Je vous ferai languir jusque là. Allez, encore quelques jours de patience.»
Lewis Hamilton, 4e avec 222 points. 2% de chances
Lui non plus n’a absolument rien à perdre. Sur le papier, il a même autant de chance d’être sacré qu’un iceberg dérive au large des Emirats. Mais comme l’ancien champion du monde croit aux miracles, il fera tout pour s’imposer à Abou Dhabi «en espérant que (ses) adversaires aient des soucis.» Le Britannique semble d’ailleurs à l’aise dans cette position d’outsider, à l’affût derrière les leaders. Même s’il est relégué à six dixièmes de Vettel, vendredi matin, le pilote McLaren n’oublie qu’il y a deux ans, il avait chipé le titre à Massa au terme d’un final ébouriffant. C’était déjà sous la pluie…