SKIJean-Baptiste Grange a remonté la pente

Jean-Baptiste Grange a remonté la pente

SKIBlessé au genou droit, le slalomeur français a beaucoup appris pendant sa convalescence...
Romain Scotto

Romain Scotto

Une «bonne bringue entre potes» au milieu de l'hiver. Voilà un plaisir auquel Jean-Baptiste Grange n’avait encore jamais goûté. A 24 ans, le slalomeur de Valloire a dû attendre sa première blessure longue durée pour penser à autre chose qu'enrouler des piquets. «Et franchement, ça fait du bien», souffle le leader de l’équipe de France, remis de sa rupture des ligaments du genou droit pour la reprise de la Coupe du monde, dimanche à l'occasion du Géant de Solden.

Pour la première fois depuis dix mois Jean-Baptiste Grange renouera en Autriche avec le stress de la cabane de départ. Sans trop de repères, certes, mais l’esprit totalement régénéré. «Sincèrement, je me sens boosté par ce que j’ai vécu. Cette blessure m’a permis de faire un gros break. Mentalement, j’en avais besoin. C’était positif. Et puis le genou a bien évolué. Je suis d’attaque». De ces mois passés sur les tables de kiné, Grange dit avoir beaucoup appris. La patience, d’abord. «Se soigner, c’est tirer sur le frein en permanence. Tu te rends compte qu’il y a des choses que tu ne peux pas faire. Il faut rapprendre un geste correct pour éviter les douleurs. Que ce soit la marche, la course, des choses simples. Alors, tu apprends à mieux connaître ton corps. A t’écouter.»

Plus serein

Six ans après ses débuts en coupe du monde, Grange est déjà expert sur la question, lui qui souffre du dos en permanence, depuis une hernie discale subie pendant son enfance. Absent des Jeux de Vancouver qu'il n'a pas souhaité suivre en tant que consultant, le jeune homme n'a jamais craqué. Ni même douté, au point de bluffer Julien Lizeroux, son complice en équipe de France. «Moi je le trouve très mature dans sa manière de faire. J’ai l’impression que c‘est son troisième genou… Il a forcément muri à travers cette épreuve. La blessure, c’est le seul moment où on peut se reposer quand on est skieur. Et il a pris le temps de le faire.» Chez lui, à Valloire ou au centre de rééducation fonctionnelle de Saint-Raphaël.

Entre deux séances de musculation, aux cotés de Thomas Fanara, l’autre skieur du groupe technique touché à un genou, le Mauriennais a aussi beaucoup observé ses adversaires. Devant sa télévision, il a tiré quelques judicieuses conclusions: «J’ai vu des petites choses, pour une fois que je n’étais pas la tête dans le guidon. J’ai remarqué qu’il y avait vraiment un décalage entre les 4-5 meilleurs mondiaux et les autres. Et je sais que je partie des premiers. Donc je sais que je peux aborder les choses un peu plus sereinement.»