La nouvelle solidité défensive du PSG ne se résume pas au replacement de Sylvain Armand dans l’axe. Si le club parisien n’a pas encaissé de buts depuis sept matchs, c’est aussi grâce à l’efficacité de Clément Chantôme. Le milieu relayeur de 23 ans, formé au club, a profité de la blessure de Mathieu Bodmer pour sortir du trou dans lequel il se terrait depuis deux ans et retrouver un niveau de jeu impressionnant. «Il a su profiter de circonstances favorables pour saisir sa chance, note Vincent Guérin, ancien milieu légendaire du PSG. Il est certain qu’il a apporté un plus à l’équipe par son activité impressionnante depuis son retour.»

Oublié par Paul Le Guen puis laissé de côté par Antoine Kombouaré l’an passé, le natif de Sens (Yonne), qui a explosé en Ligue 1 sous les ordres de Guy Lacombe en 2006, a même «eu envie de partir à la dernière intersaison» comme l’explique son frère, Arnaud. «Il a très mal vécu ces deux dernières années où il ne jouait pas. Il arrivait à un âge où il faut être titulaire dans un club.»

«Il s’est posé beaucoup de questions»

Pour l’aîné des deux fils Chantôme, Clément a payé l’instabilité du PSG dans ces équipes dirigeantes. «On l’a fait prolonger son contrat – en 2008, alors qu’Arsenal voulait le faire signer – avant de recruter, quelques mois plus tard, un autre joueur à son poste (Makelele), témoigne-t-il. Il a eu du mal à comprendre cette logique.» Touché mentalement, le grand espoir du centre de formation du PSG devient un troisième choix et sombre en même temps que son «club de cœur».

«Il est têtu, poursuit Arnaud Chantôme. L’année dernière, il s’est mis en tête qu’on ne lui faisait pas confiance et il est resté là-dessus.» Vincent Guérin, qui l’a eu sous ses ordres deux ans en CFA, ajoute: «Psychologiquement, il s’est posé beaucoup de questions et jouait avec le frein à main. J’avais l’impression qu’il n’était plus le joueur que j’avais connu.» Autant de qualités soudainement retrouvées et qui font de lui un éventuel incontournable du PSG. «C’est sur que s’il garde ce niveau de jeu, conclut Guérin, il risque d’être difficile de le déloger de sa place.»