Chez les hommes, tout est clair. Rafael Nadal gagne à peu près tous les tournois qui se présentent à lui et domine le classement ATP. En revanche, la prise de pouvoir chez les filles de Caroline Wozniacki, jolie Danoise de 20 ans, fait plus de sceptiques. En gagnant le week-end dernier à Pékin, la native d'Odense, dont le père est ex-footballeur pro et la mère ancienne championne de volley, a pris la tête du classement WTA, laissant derrière elle les soeurs Williams, Vera Zvonareva ou Kim Clijsters. Problème: elle n'a encore jamais gagné de tournoi du Grand Chelem. «Et alors? s'étonne Nathalie Tauziat, ancienne troisième meilleure joueuse mondiale. Elle n'a que 20 ans, elle a fait une finale à l'US Open (2009). Elle va en gagner, il faut lui laisser le temps.»

Tauziat: «Elle mérite sa première place»

Régulière, la Danoise a réussi une saison magnifique, ponctuée de six titres, qui aurait pu (dû?) se conclure par un US Open de la consécration. Mais la belle blonde, plus en forme que ses adversaires à Flushing Meadows, a craqué face à Vera Zvonareva, là où d'autres grandes championnes, comme Serena Williams -13 tournois majeurs au compteur- n'auraient pas flanché. «Il n'y a pas beaucoup de n°1 mondiale qui ont gagné six tournois dans l'année, reprend Tauziat. Elle a été beaucoup plus régulière que toutes ses concurrentes. Elle mérite cette première place, elle a gagné les matchs qu'il fallait.»

Reste que cette ascension alimente toujours plus la polémique sur le niveau moyen du tennis féminin, qui n'a «pas énormément progressé depuis quelques années». De là à dire que Wozniacki est la chef par défaut? «Non, elle est plus solide, plus physique et a un plus gros mental que ses adversaires, analyse l'ancienne finaliste de Wimbledon. Mais son jeu n'est pas encore complet techniquement. Elle ne volleye pas très bien, manque de créativité et se contente de bien renvoyer la balle. Si elle veut rester au top, il faut qu'elle progresse là-dessus et joue plus en avançant.»