DOPAGEEPO sauvages: De nouvelles menaces sur le peloton

EPO sauvages: De nouvelles menaces sur le peloton

DOPAGEVenant des pays en voie de développement, elles échappent aux contrôles des laboratoires...
Une pause ravitaillement sur la route du Tour de France? Le 26 juillet 2007 entre Castelsarrasin et Pau
Une pause ravitaillement sur la route du Tour de France? Le 26 juillet 2007 entre Castelsarrasin et Pau - J.Saget/AFP
Romain Scotto

Romain Scotto

La taupe a bien travaillé. Elle s’est informée et, comme un bon indic, a remonté toutes ses infos aux flics de l’antidopage. Depuis quelques temps, de nouvelles formes d'EPO séviraient dans le peloton. Mais aussi dans toutes les disciplines d’endurance. Il n’est pas exclu qu’elles aient même aidé certains athlètes à gagner des médailles aux derniers JO d’hiver, selon Jean-Pierre Verdy, le directeur des contrôles de l’AFLD (l’agence française de lutte contre le dopage).

Lors de la récente présentation des résultats de l’agence, il pointait la menace de ces nouveaux produits (parmi lesquels l’hématide), ainsi que la multiplication des EPO sauvages. Moins coûteuses et disponibles en quelques clics sur Internet. Pour le docteur Gérard Dine, le problème vient de la prolifération d’EPO bio similaires. «Ce sont les équivalents des génériques pour les médicaments chimiques, note l’hématologue, spécialiste du dopage sanguin. Il y a les officielles, autorisées par la réglementation. Et puis les sauvages, qui sont fabriquées en dehors des réglementations.»

«Il y a toujours des apprentis sorciers»

Ces nouvelles EPO, venues de Chine, d'Inde et du Brésil, ne sont donc connues ni des instances antidopage, ni des laboratoires. «En plus d’être dans la triche, on est dans la contrefaçon totale, ajoute Dine. Pour pouvoir affirmer qu’un athlète prend de l’EPO, il faut différencier dans ses urines les traces endogènes (produites par le corps lui-même) de l’EPO exogène (venant de l’extérieur) ingérée. Pour cela, il faut que les labos antidopage aient la connaissance de l’ensemble des EPO utilisées dans le peloton. Et ce n’est pas du tout le cas.»

Dans le peloton, le sujet n’est pas au centre des conversations. Mais les directeurs sportifs ne sont pas dupes. «Il y a toujours des coureurs qui cherchent à tricher et qui volent les petits copains, se désole Vincent Lavenu, le boss des Ag2r. Ce serait étonnant que tout s’arrête comme par enchantement. On sait qu'il y a toujours des apprentis sorciers.» Dont l’EPO est encore la meilleure des potions magiques.