Succession d'Houllier: La course à la DTN est lancée
FOOT•Qui succèdera à Gérard Houllier?...Bertrand Volpilhac
Pas sûr qu’au moment de s’installer pour la première fois sur le banc d’Aston Villa, mercredi soir, Gérard Houllier ait la moindre pensée pour la fédération française de football. Et pourtant, la succession de l’ancien directeur technique national (DTN), parti entraîner les Villains, agite les instances dirigeantes du football français. Alors que les DTN adjoints en place, François Blaquart et Luc Rabat, partent favoris, Fernand Duchaussoy, président par intérim de la fédération, n’a pas fermé la porte à des candidatures extérieures à la fédération.
Une solution qui ne serait pas pour déplaire à Guy Chambily, membre du conseil fédéral qui se réunira vendredi pour définir le profil du nouvel homme fort du foot français. «Messieurs Blaquart et Rabat ont sans doute le costume, avance-t-il. Ils connaissent bien la maison et ont fait du bon travail. Mais chercher quelqu’un de l’extérieur, capable de changer le sang de cette DTN qui a besoin d’un coup de jeune et de changement, n'est pas une mauvaise idée.»
Roux: «Denoueix et Charbonnier ont le profil»
Dans cette perspective-là, les noms de Reynald Denoueix, ancien entraîneur de Nantes, Lionel Charbonnier, champion du monde 1998, voire Lilian Thuram, footballeur le plus sélectionné en équipe de France, viennent à l’esprit. «Il faut quelqu’un qui connaisse très bien le métier, tranche Guy Roux. Le DTN est chargé d’analyser et de transmettre comment les Français peuvent bien jouer au foot. Il faut de l’intelligence, des idées, de la patience et être pédagogue.» Avant d’entrer dans le détail: «Denoueix, Charbonnier, qui a déjà été DTN à Tahiti, et Blaquart ont ces qualités. En revanche, Thuram joue au foot mais il ne l’enseigne pas. Si on veut absolument quelqu’un d’ultra-médiatisé et au chômage, on peut prendre Maradona mais on aura un DTN nul!»
Au-delà de son profil, le futur successeur du manager d’Aston Villa devra convaincre sur ses choix politiques. «Cela fait vingt ans qu’on tourne en rond, allume Chambily. Les idées d’Houllier étaient bonnes mais il faut changer la façon de travailler de la DTN. On a pris beaucoup trop de retard sur la préparation de nos équipes nationales, les résultats le prouvent.» Voilà qui promet une belle empoignade.