Allemagne - Argentine: Un vieux compte à régler
FOOT•Les deux équipes, qui se disputent une place en demi-finale, ont un contentieux depuis la dernière Coupe du monde...Romain Scotto, à Port-Elizabeth
De notre envoyé spécial à Port-Elizabeth (Afrique du sud),
Il n’a pas attendu son premier face-à-face avec Romero, le gardien de l’Albiceleste, pour balancer une première mine. Bastian Schweinsteiger, l’un des meilleurs joueurs allemands depuis le début de la compétition, est entré dans son match il y a déjà deux jours, en affirmant que «les Argentins sont irrespectueux sur le terrain». Une provocation qui n’a rien de gratuit, avant un quart de finale de Coupe du monde. Elle a même l’air d’être bien réfléchie, vu le contentieux de quatre ans qui oppose le joueur du Bayern à l’équipe de Maradona.
Entre «Schweini» et l’Argentine, l’histoire s’est tendue un soir de juin 2006, déjà en quart de finale de Coupe du monde. La Mannschaft vient de s’imposer aux tirs au but quand un pugilat éclate au bord de la pelouse. On voit alors des joueurs se bousculer, quelques coups partent. Au cœur de la mêlée, les sud-américains semblent en vouloir au jeune peroxydé de 21 ans, qui à l’époque, possède encore ce visage d’ado mal terminé. Sur les images, on voit ensuite Oliver Bierhoff, le manager de l’équipe d’Allemagne, protéger le joueur conspué.
Maradona: «Il devront laisser leur peau sur le terrain»
Il y a évidemment deux versions de l’incident. Mais pour le milieu de terrain allemand, cet épisode traduit bien la mentalité de ceux qu’il croisera sur la pelouse du Cap, mardi soir. Côté argentin, la réplique ne pouvait pas être bien interprêtée. «Qu'il s'occupe de lui et pas de nous», lui a répondu Javier Pastore. Pour son sélectionneur, cette première pique est la simple illustration de la nervosité qui anime les joueurs allemands. Sans répondre du tac au tac à son interlocuteur, Maradona s’est contenté d’un message clair, en conférence de presse d’avant match. «Pour nous battre, il faudra que nos adversaires laissent leur peau sur le terrain».
Presque une déclaration de guerre entre deux équipes au passé commun tumultueux. Il les a déjà conduits à disputer deux finales de Coupe du monde, pour une victoire chacune (l’Argentine en 1986, l’Allemagne en 1990). Cela laisse toujours des traces, un lourd héritage qu'il faut aujourd'hui apprendre à gérer. «Il y a de la tension avant ce match, mais pas de nervosité», confirme le capitaine allemand Philipp Lahm, aidé dans son argumentation par Joachim Low, son sélectionneur: «Les Argentins sont passionnés, ils s'engagent, ils sont souvent à la limite de ce qui est permis, mais c'est leur force.» Ballon au pied ou avec des gants de boxe?