Les Brésiliens n'ont pas vu venir le crash
FOOT•Les joueurs de la Seleçao s'attendaient à quitter la compétition beaucoup plus tard...Romain Scotto, à Port-Elizabeth
De notre envoyé spécial à Port-Elizabeth (Afrique du sud),
Ils se sont fait attendre pendant de longues minutes avant de sortir du vestiaire. Puis Julio César, s'est pointé le premier pour offrir à la presse ses yeux rougis. Avant que tout le groupe ne sorte en procession, et évoque les raisons du désastre. Au Brésil, l’élimination de cette équipe, à laquelle on reproche de bafouer les préceptes élémentaires du jeu carioca, devrait mettre plusieurs semaines, voire plusieurs mois avant d’être digérée. Car comme le dit Dunga, le sélectionneur montré du doigt, «tout le monde est surpris», par cette élimination face aux Pays-Bas (2-1). «Personne n’était préparé à perdre...»
En arrivant en Afrique du sud, la Seleçao visait bien plus qu’un quart de finale. «Tout le monde savait, quand j'ai commencé que j'étais là pour quatre ans, explique Dunga, dans son costume trop large. On n'a pas atteint notre objectif d'être champion du monde, mais j'ai vécu une belle expérience avec ces joueurs, et j'ai apprécié la dignité avec laquelle s'est toujours comportée la sélection brésilienne.»
Retour au pays mouvementé?
Moins de deux heures après le coup de massue, pas une voix ne s’est élevée pour accabler Felipe Melo, buteur contre son camp et exclu pour avoir confondu Robben avec un paillasson. Avec leur casque autour du cou, les joueurs encaissent, sous le choc, ce résultat qui les prive d’une nouvelle demi-finale. «C’est douloureux, mais c’est comme ça», regrette Michel Bastos, qui a soudain l’impression de revenir quelques mois en arrière: «J’ai vécu une grosse frustration comme celle-là avec Lyon cette année. Mais là, je vis la plus grosse déception de ma carrière. Il va falloir relever la tête.»
L’ailier lyonnais, sorti juste après la pause, n’a pas non plus mis en cause les critiques qui ont touché son équipe ces derniers mois. Trop défensive, pas assez joueuse, et privée de plusieurs joueurs emblématiques (Ronaldinho, Adriano, Pato), selon la presse locale. «Il ne faut pas s’embêter avec ça. On ne veut pas entrer dans les histoires (…) Moi comme d’autres joueurs de l’équipe, on est encore jeunes. On a l’avenir devant nous. On va juste attendre la prochaine Coupe du monde maintenant.» Et préparer le retour au pays. Il promet d’être aussi mouvementé que les déplacements de Robben et Sneijder, vendredi soir.