Ces Oranges ne manquent pas de vitamines
FOOT•Les Pays-Bas éliminent le Brésil et se qualifient pour les demi-finales...Romain Scotto, à Port-Elizabeth
De notre envoyé spécial à Port-Elizabeth (Afrique du sud),
Certains en ont déboutonné leur salopette. D'autres ont fait valser leur chapeau ou leur perruque dans les travées du stade Nelson Mandela Bay. Les Fans néerlandais sont pourtant habitués à voir leur équipe se hisser en demi-finale de Coupe du monde. Celle à laquelle ils assisteront mardi prochain au Cap doit être à part. Peut-être sentent-ils déjà que leur équipe a, pour la première fois de son histoire, les armes pour lever définitivement les bras. Face au Brésil, à Port Elizabeth, elle a au moins montré qu'elle en était capable (2-1).
Sur le chemin d'un hypothétique exploit, l'équipe de Wesley Sneijder est parvenue à renverser l'issue d'un match qui ne lui a finalement jamais échappé. Même lorsqu'elle était menée, peu avant la demi-heure de jeu, elle n'a cessé de se porter vers l'attaque. Bert van Marwijk, le sélectionneur des Bataves que peu connaissaient il y a encore un mois, refuse la comparaison avec la grande équipe des Pays-Bas et son football total. Mais, avec un quatuor offensif aussi riche que celui qu'il couve (Kuyt, Sneijder, Robben, Van Persie), cette équipe semble prête à écrire sa propre histoire. On peut toujours moquer sa défense patraque. Devant, les flèches oranges font toujours le travail.
Sneijder change tout
Quand Robben reste en retrait, c'est donc Sneijder qui prend les choses en mains. Face au Brésil, c'est l'un de ses coups francs, détourné dans son propre but par Felipe Melo, qui a remis les Pays-Bas dans le sens de la marche en début de seconde période. Puis sur un corner, le meneur de l'Inter Milan est parvenu à leur donner la victoire sur une tête que Julio Cesar a regardé mourir au fond de ses filets. Cette fois, Robin Van Persie n'a pas demandé la sortie prématurée de son coéquipier, comme ce fut le cas face à la Slovaquie lors du 8e de finale.
Voilà peut-être l'autre enseignement de ce match. Cette équipe, où les stars pourraient se marcher dessus en attaque, continue à avancer pour franchir les marches. Quand le Brésil s'est montré dangereux, en fin de première mi-temps, et qu'il a fallu laisser passer l'orage, il y a eu de l'agacement, des mots. Mais rien de plus grave. Jeudi soir, c'est le capitaine «Gio» van Bronckhorst qui est monté au front pour mettre les choses à plat. Son équipe possède bien quelques égos, mais elle sait jouer collectif, progresse, s'affirme, et lâche au fil des matchs quelques avertissements qui n'ont pas de quoi rassurer la concurrence. En Coupe du monde, le Brésil et les Pays-Bas se sont affrontés quatre fois, jusqu'à présent. Le vainqueur s'est toujours hissé au moins jusqu'en finale.