FOOTLa Coupe du monde à 20 euros par jour, c'est possible

La Coupe du monde à 20 euros par jour, c'est possible

FOOTUn Français parcours tout le pays et assiste aux matchs en vagabond...
Romain Scotto, à Port-Elizabeth

Romain Scotto, à Port-Elizabeth

De notre envoyé spécial à Port-Elizabeth (Afrique du sud),

Retrouvez le blog de nos envoyés spéciaux ici...

Les plus belles images de la Coupe du monde...

Quand on lui parle du Pezula, son front se plisse. Benoît* n'a jamais entendu parler du palace des Bleus en Afrique du sud. Il a pourtant suivi l'équipe de France, comme quelques centaines de supporters au début du mois de juin. Ce Strasbourgeois vit la compétition à sa manière. Seul, avec son sac à dos. Il n'est pas du genre à s'encombrer et ne compte pas non plus dépenser beaucoup d'argent pendant son séjour à l'autre bout du monde.

En réalité, ce voyageur (c'est comme cela qu'il se définit) n'a pas les moyens de se payer l'hôtel ou des billets d'avion. Il dort où il peut. Au mieux dans des auberges. Sa barbe touffue rappelle qu'il n'a pas toujours l'occasion de se raser. Ses chaussures noircies ont aussi vu du macadam. Pour se déplacer de ville en ville, il opte le plus souvent pour le bus. Un choix économique et pratique pour voir du pays. Entre Le Cap et Port Elizabeth, il a pu admirer les paysages pendant 18 heures, avec au final la possibilité d'assister à Uruguay-Corée du sud. «On s'arrêtait souvent parce que le chauffeur ne roulait que si le bus était plein... Mais c'était marrant.» En moyenne, l'Alsacien affirme vivre sa deuxième Coupe du monde avec 20 euros par jour. Rien de plus.

«Avoir les nerfs solides»

Comme en Allemagne, il y a quatre ans, il a débarqué sur place sans le moindre billet. Pour voir du foot sans se ruiner, rien ne vaut le marché noir, selon le vagabond. Trois semaines après son arrivée, sa technique est bien rodée: «J'attends le plus longtemps possible devant le stade. Et à deux minutes du coup d'envoi, je trouve un vendeur. Là, ils sont obligés de lâcher les billets, explique-t-il. Le truc, c'est qu'il faut avoir les nerfs solides parce que tu ne sais qu'au dernier moment si tu vas voir le match.» Risqué, mais efficace à priori.

A 300 rands le billet bradé (30 euros environ), il a déjà vu quatre rencontres, dont deux des Bleus. «Pour le match contre l'Uruguay, au Cap, j'ai acheté une place à un Anglais qui devait être accompagné mais il s'est retrouvé tout seul. On a regardé le match ensemble et il n'a pas arrêté de se foutre de ma gueule.» Aux abords des stades, il y a deux types de vendeurs selon l'expert en achat à la sauvette. Les supporters qui ont des places sur les bras parce que leur équipe ne jouent pas au bon endroit. Et certains Sud-africains qui ont compris qu‚il était possible de se faire un petit pécule en revendant leurs billets aux visiteurs européens.

Jusqu'en finale?

Jusqu'à la fin du tournoi, il a déjà planifié son petit programme. Après Port-Elizabeth, il compte rejoindre Durban pour y voir le huitième de finale des Pays-Bas. Puis le quart et la demi-finale du Cap. Benoît compte même poursuivre son périple jusqu'au 11 juillet. Finalement, il y aura peut-être bien un Français en finale de la Coupe du monde.

* Le prénom a été modifié