FOOTCoupe du monde: Diego Forlan va les ensorceler

Coupe du monde: Diego Forlan va les ensorceler

FOOTLe buteur uruguayen porte à bout de bras son équipe depuis le début de la compétition...
Romain Scotto, à Port-Elizabeth

Romain Scotto, à Port-Elizabeth

De notre envoyé spécial à Port-Elizabeth (Afrique du sud),

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Au pays de la Celeste, on ne touche pas à l’idole, Enzo Francescoli. Sauf s’il écorne lui-même son image et intronise son successeur auprès des supporters: «Si Diego Forlán continue d’évoluer au niveau actuel, il deviendra le meilleur joueur uruguayen, même devant moi.» Cette fois, la voie est libre pour le buteur à mèches blondes, regard assassin et abdos militaires. Il est en passe de réussir ce que son aîné n’a jamais fait: marquer les esprits avec sa sélection. Cela commence par une victoire samedi après-midi en 8es de finale de la Coupe du monde, face à la Corée du sud.

Depuis le début de la compétition, il porte son équipe à bout de bras. En attaque, son compère Luis Suarez est éclipsé par les appels du buteur de l’Atlético, ses coups de reins, ses accélérations et sa capacité à faire trébucher les défenseurs qui prennent sa roue. William Gallas, qui s’est coltiné la bête lors du premier match (0-0), en a encore le dos noué. Ce jour-là, Forlan n’avait pas marqué, mais il avait déjà impressionné.

Le sort de la «Cachavaca»

Cinq jours plus tard, il avait douché le pays hôte en signant un doublé, forçant Carlos Alberto Parreira, le sélectionneur des Bafana, à un constat lapidaire: «Forlan décide de l'issue d'un match à lui seul.» Et quand il est en jambes, il fait gagner son équipe. L’attaquant ne semble pas ressentir la fatigue d’une longue saison où il est monté en puissance, jusqu’à la victoire de son club en finale de Ligue Europa, face à Fulham (2-1). Encore deux buts de la «Cachavacha», du nom d’une sorcière de dessin animé, à qui on le compare en Uruguay.

En six saisons en Espagne, l’attaquant a largement effacé ses débuts hasardeux en Europe. Avant de se révéler sous les couleurs de Villarreal, la star uruguayenne se morfondait à Manchester United, où Alex Ferguson l’avait attiré. Chez les Red Devils, on le surnomme «Diego Forlorn» (le malheureux) quand il passe huit mois sans marquer. On est alors bien loin de voir en lui un futur soulier d'or européen (2005 et 2009), et l’un des tout meilleurs attaquants de la Coupe du monde 2010.

Tradition familiale

A 31 ans, celui qui pourrait quitter la Liga à la rentrée, refuse pourtant de s'emballer alors que les journalistes uruguayens rêvent déjà d'un troisième titre mondial, après les sacres de 1930 et 1950. Les comparaisons sont incessantes. Vendredi, devant les médias, le sélectionneur Oscar Tabarez a encore une fois refusé tout emballement. «Non, cette équipe n’est pas plus forte que la précédente. Elle écrit sa propre histoire, avec des joueurs qui n’ont pas connu l’époque des champions du monde.»

En ces temps-là, même les aïeuls du joueur ne figuraient pas au sein de la Celeste. L’histoire de la sélection est pourtant associée de près à celle de la famille Forlan, avec un grand-père sélectionneur, et un père défenseur, qui avait atteint les quarts de finale de l’épreuve en 1974. Samedi, face à la Corée, le fiston a au moins l’occasion de l’égaler. Une bonne raison pour la «sorcière» de mettre un nouveau coup de balai.