TENNISNicolas Mahut n'a pas tout perdu

Nicolas Mahut n'a pas tout perdu

TENNISBattu par John Isner après onze heures de jeu, le Français est entré dans l'histoire du tennis...
A.P.

A.P.

Nicolas Mahut n’a pas gagné Wimbledon. Pourtant, c’est tout comme. Il y a des vainqueurs de Grand Chelem dont l’histoire a déjà balayé le nom et il y a Nicolas Mahut et John Isner. Quoi qu’ils fassent de la suite de leur carrière, les deux hommes resteront à jamais comme les protagonistes d’un premier tour de Wimbledon délirant joué sur trois jours, 183 jeux et onze heures cinq minutes. Mais le tennis est mal fait et exige un vainqueur. Ce vainqueur, c’est John Isner au terme d’un cinquième set long de plus de neuf heures et perdu 70-68 par Mahut (score final: 6-4, 3-6, 6-7, 7-6, 70-68). A la victoire, Isner ajoute aussi le record d’aces dans un match avec 112 services non retournés contre 103 à Mahut.

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A l’heure de savourer son succès, le géant américain (2,06 m) ne s’est pas trompé: pour entrer dans la légende, il faut être deux. « Ce mec (Mahut) est un guerrier. Aujourd’hui, quelqu’un devait perdre. Avoir partagé ça avec lui est un honneur.» Un chiffre résume la performance de Nicolas Mahut. A 65 reprises, l’Angevin a servi pour ne pas perdre, avec le couteau sous la gorge. Soixante-quatre fois, son bras n’a pas tremblé avant le break fatal à 69-68. Il a suffi d’une baisse de régime au service et d’un passing de revers tiré par l’Américain pour mettre fin à ce match qui n’avait pas envie de mourir.

Le Français a quitté ce court 18 vaincu, mais fier, très fier: «On a joué le plus grand match de tous les temps dans le meilleur endroit possible, c’était un honneur.» Les organisateurs ne s’y sont pas trompés en improvisant une cérémonie en hommages aux deux stakhanovistes du gazon. Du jamais-vu. Amoureux de ce tournoi depuis sa victoire chez les juniors en 2008, Nicolas Mahut (28 ans) a quitté Wimbledon avec un trophée sous les bras. Peut-être pas celui qu’il imaginait, mais peu importe: il y a des défaites qui ne s’oublient pas et qu’on ne veut surtout pas oublier.