Docteur Jacques Parier: «Ce n'est pas de l'inhumanité»
INTERVIEW•Explications sur les difficultés que peuvent rencontrer Nicolas Mahut et John Isner avec le médecin de Roland-Garros...Propos recueillis par Aymard de Pommerol
Après dix heures de match, dont sept dans le dernier sets, John Isner et Nicolas Mahut reviennet sur le court pour en terminer à Wimbledon. Mais dans quel état? Elements de réponse avec le médecin de Roland-Garros, le docteur Jacques Parier.
Après 7 heures passé sur le court, quelles sont les principales répercussions sur l’organisme?
A priori, ce sont les membres inférieurs, en l’occurrence les jambes et la cuisse, qui sont très consommateurs d’énergie. Il peut y avoir des pathologies lombaires et du dos puisque sur gazon le service est un élément essentiel. On peut le voir avec Isner qui avait beaucoup de mal, à la fin, à plier les genoux. Il peut apparaitre de même une souffrance des muscles abdominaux spécifique aux joueurs de tennis, cela peut les gêner lorsque les services sont répétitifs.
N’est-ce pas inhumain comme effort?
Non, ils sont en bonne possession de leurs moyens, et capables de faire huit sets dans la journée. Ce n’est pas de l’inhumanité.
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Quels conseils leur donneriez-vous pour récupérer d’un tel marathon?
Les joueurs ont dû se réhydrater, évacuer les toxines, se faire masser par les kinés. Le bain froid est aussi un moyen de détendre les muscles. Et puis il y a les bases comme les médicaments décontracturants et anti-inflammatoires.
Existe-t-il des différences entre le gazon et la terre battue dans la dépense énergétique?
Complètement, sur gazon le temps de jeu par heure est de 10 minutes alors qu’il est le double ou le triple sur terre battue. C’est la raison pour laquelle les joueurs étaient capables de sortir de grosses première balle de service.