Rafael Nadal a reconquis Roland-Garros
TENNIS•L'Espagnol n'a fait qu'une bouchée de Robin Soderling en finale (6-4, 6-2, 6-4)...A.P.
De notre envoyé spécial à Roland-Garros
Il y a de la rage dans ce poing tendu dans le ciel de Paris. Et un peu de soulagement aussi. Rafael Nadal est né et programmé pour gagner Roland-Garros. Une année sans soulever le trophée des Mousquetaires lui paraît insupportable. «La saison dernière a été très dure pour moi, surtout après mon élimination ici, confesse le désormais quintuple vainqueur. J’ai été très nerveux pendant tout le tournoi car j’avais tellement envie de gagner à nouveau».
Un ans après, le mal est réparé. En trois petits sets, Rafael Nadal a pris sa revanche sur le Suédois, remporté un cinquième Roland-Garros et récupéré la place de numéro un mondial abandonné l'an dernier sur ce même Central. «C'est le jour le plus "émotional" de ma carrière», lâche-t-il dans un français encore timide qui mais qui témoigne de son envie de mieux communier avec un public parfois ingrat avec lui.
>> Une finale à revivre en live
Comme en 2008, l'Espagnol boucle sa quinzaine sans perdre un set. Les difficiles peuvent toujours mégoter et dire que son niveau de jeu n'a pas tutoyé la perfection comme il y a deux ans. Peu importe. Quand son corps le laisse en paix, Nadal reste une équation insoluble sur terre battue pour ses adversaires. Trop souvent réduit à sa dimension athlétique et mentale, le Majorquin est aussi un monstre d'intelligence. Cette finale le prouve. Au lieu d'engager le bras de fer avec l'albatros suédois, Nadal a cherché à casser le rythme de son adversaire (son petit revers coupé risque de hanter les prochaines nuits de Soderling). Pas plus inspiré pour expliquer sa défaite, le Suédois a répété à l’envie: «C’était dur, Rafael a très bien joué». Un peu léger mais tellement vrai.
Soderling arrose
Dès le début du match, le ton est donné. Soderling cogne, Nadal défend et l'oblige à toujours frapper un coup de plus. Un coup de trop presque toujours. «Contre lui, c’est très compliqué de prendre la direction de l’échange. Aujourd’hui, je me suis très bien senti physiquement et c’est pour cela que j’ai aussi bien défendu.» Sans dominer son sujet, l'Espagnol claque la première manche 6-4 bien aidé par les fautes directes du finaliste de 2009. Comme face à Federer, Soderling passe encore à côté de son sujet. Branché en mode arrosage automatique, le protégé de Magnus Norman commet des fautes énormes dans la deuxième manche perdue 6-2.
Mais que peut-on faire quand cette maudite balle jaune revient inlassablement? Pas grand-chose. «Rafa» tient sa revanche et ne va pas la lâcher dans un troisième set bouclé 6-4. Persévérant, le Suédois espère bien que sa troisième finale «se passera beaucoup mieux l'année prochaine». Le hic, c'est qu'en 2011 un certain Rafael Nadal va chercher à égaler Björn Borg et ses six victoires Porte d'Auteuil. A 24 ans, l'Espagnol a encore tout le temps pour améliorer son français d'après victoire à Roland-Garros.