Il l’a refait! Un an et deux jours après avoir obtenu le scalp de Rafael Nadal à Roland-Garros, Robin Soderling s’offre un Roger Federer (3-6, 6-3, 7-5, 6-4) qui restait sur une vertigineuse série de 23 demi-finales consécutives dans les tournois du Grand-Chelem.«Ma série a commencé à Paris après une défaite contre Kuerten en 2004. C’est peut-être un signe qu’elle s’arrête ici», observe un Federer résigné et venu se présenter devant la presse avec un retard inhabituel. «C’est une grosse victoire, mais ce n’est pas non plus une finale. Je reste concentré sur le prochain match», relativise de son côté Soderling

Personne ne bat Soderling 13 fois de suite

Incrédule, le public du Central n’a jamais lâché le Suisse et a espéré jusqu’au dernier moment qu’un coup droit venu d’ailleurs retourne la situation en faveur de son protégé. En vain, Federer a quitté le Central ovationné, mais vaincu. Nadal, lui, n’avait pas eu cette chance.

Souvent proche de l’abyme lors de sa marche triomphale vers le titre en 2009, Roger Federer n’a pas évité la chute cette fois. Son adversaire l’a bien aidé à tomber. Le Suédois peut le clamer haut et fort: «Personne ne bat Robin Soderling treize fois de suite». Personne, même pas Roger Federer contre qui Soderling avait goûté à la défaite lors de leurs douze confrontations. «Plus vous perdez, plus vous vous rapprochez de la victoire», explique avec philosophie le héros du jour.

La pluie ne sauve pas Federer

Ce match, Roger Fededer l’a maîtrisé le temps d’un premier set empoché 6-3. Mais déjà, c’est l’impavide suédois qui dicte le jeu et impose sa puissance. Et il suffit que Federer s’égare juste dans l’ordinaire pour que Soderling rafle la deuxième manche (6-3). Le ver est dans le fruit. Le tenant du titre surnage seulement par la force de sa première balle mais ne trouve pas les solutions dès que l’échange s’engage. A 5-5 dans le troisième set, l’orage qui menace depuis le début de la journée se décider à éclater.

Le ciel peut-il sauver le numéro un mondial? Même pas. C’est un Federer fébrile qui revient après une grosse heure d’interruption et offre son service et le gain du set à Soderling. La suite est du même acabit. Federer repousse l’échéance et cinq balles de break mais finit par céder son engagement à 5-4. Derrière, Soderling ne tremble pas et arrache sa place dans le dernier carré. Rafael Nadal aurait pu le glisser à l’oreille de son rival préféré: ce type ne tremble plus.