TapER sur les doigtsEnquête sur sept patrons du sport français soupçonnés de faux témoignages

Dysfonctionnements des fédérations : Sept dirigeants visés par des enquêtes pour soupçons de faux témoignages

TapER sur les doigtsLes patrons de l’Insep, de la Fédération française de tennis et de la Fédération française d’équitation sont notamment visés
Antoine Huot de Saint Albin

A.H. avec AFP

Le parquet de Paris a indiqué mardi à l’AFP avoir ouvert le 10 janvier sept enquêtes à la suite de signalements de députés qui soupçonnent des présidents de fédérations sportives d’avoir livré de faux témoignages devant une commission d’enquête parlementaire.

Selon une source proche du dossier, sont visés les patrons de l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Fabien Canu) et des fédérations des sports de glace (Gwenaëlle Noury), d’équitation (Serge Lecomte), de tennis (Gilles Moretton) et de kickboxing (Nadir Allouache). Jean-Luc Rougé, ex-patron de la Fédération française de judo, et Jean Lapeyre, directeur juridique de la Fédération française de football, sont également cités.

Six signalements

Les signalements émanent d’élus ayant siégé au sein de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, qui a mené pendant plusieurs mois une série d’auditions sur les défaillances des fédérations sportives et sur leurs réponses apportées aux violences sexistes et sexuelles, sur la lutte contre le racisme ou leur gestion financière. Ces enquêtes, ouvertes séparément pour chacun des signalements, sont diligentées par la section presse et protection des libertés publiques du parquet.

Six signalements, reçus au parquet de Paris le 26 décembre, évoquent de « faux témoignages sous serment », avait précisé le ministère public le 4 janvier, confirmant alors une information du quotidien Le Monde. Sabrina Sebaihi, rapporteure écologiste de la commission parlementaire, avait également indiqué avoir émis un septième signalement visant Nadir Allouache. Elle doit présenter le rapport de la commission d’enquête le 23 janvier.

Des faits de violences sexuelles non dénoncés

Gilles Moretton est notamment visé pour plusieurs de ses déclarations au sujet d’éléments financiers. Selon Le Monde, il est accusé, entre autres, d’avoir affirmé que le « sujet » des soupçons de corruption et de détournement de biens publics pesant sur lui et en lien avec la billetterie de Roland-Garros était « clos », alors qu’une enquête préliminaire a été ouverte à ce sujet en juillet 2023 par le Parquet national financier (PNF).

Cinq autres dirigeants sont soupçonnés par les députés de « ne pas avoir dénoncé des faits de violences sexuelles et sexistes dont [ils] auraient eu possiblement connaissance », d’après le journal. Mardi soir, ces annonces ont fait réagir la Fédération de kickboxing dont l’avocat, Jean-Baptiste Reynaud, a indiqué avoir saisi le déontologue de l’Assemblée nationale concernant les « agissements » de Sabrina Sebaihi.

Dans la lettre de saisine consultée par l’AFP, il est reproché à la rapporteure de la commission des « manquements caractérisés à la déontologie », notamment des « manipulations » visant à « nuire à [la] fédération ».