Justine Hénin: «Je ne vivais que pour le tennis»
TENNIS•La Belge dit avoir beaucoup appris de sa retraite...Propos recueillis par A.P.
De notre envoyé spécial à Roland-Garros
Justine Hénin est aussi loquace une raquette à la main qu’avec un micro devant elle. Pour son retour à Roland-Garros, la Wallonne a expédié la Bulgare Tvestana Pironkova (6-3, 6-4). Elle a pris plus de temps pour parler d’elle et sa nouvelle philosophie de vie.
Trois ans après, comment avez-vous vécu vos retrouvailles avec Roland-Garros et le Central?
J’étais très nerveuse à l’idée de rejouer ici. C’est normal, c’est mon tournoi. Le public m’a réservé un accueil extraordinaire. C’était un grand moment. En entrant sur le Central pour l’échauffement, j’ai eu l’impression de faire un saut dans l’inconnu. Mais une fois que le match a commencé, tout est revenu. Je ne pensais plus connaître ces émotions.
Qu’avez-vous appris lors de ces mois passés loin du circuit?
Un tas de choses. Je suis sortie de ma bulle et j’ai découvert le monde réel. Je me suis rendu compte que je ne vivais que pour le tennis. J’ai appris qu’il y avait tant de choses importantes en dehors du court. Mon travail auprès de l’UNICEF a été très important pour moi. Tout cela m’a permis de mieux m’accepter, de devenir plus tolérante envers moi-même. C’était très intéressant.
Pensez-vous que votre image a changé?
C’est marrant parce qu’on me voit comme quelqu’un de très concentrée sur le terrain, dans sa bulle. Pourtant, je suis très différente en dehors. Je ne suis pas du tout solitaire, j’adore parler. Je parle tout le temps même. Avec les journalistes aussi… Enfin, quand j’ai envie. Mais sur un court, je suis une autre personne. J’ai revu dernièrement des images de moi à six ans et j’étais déjà ultra-sérieuse une raquette à la main.
Est-ce que cela va faire de vous une meilleure joueuse?
Je ne sais pas. Je suis juste heureuse et c’est de loin le plus important. J’espère que cette expérience va m’aider dans mon jeu, mais je ne peux pas encore tirer une conclusion à ce sujet. J’ai l’impression que 2010 est une année de transition pour moi. L’année prochaine, on aura une meilleure idée du niveau que je peux atteindre.