CYCLISMEVers Limoges, le peloton a perdu des plumes, et Cavendish ses rêves

Tour de France 2023 : Vers Limoges, le peloton a perdu des plumes, et Cavendish ses rêves

CYCLISMEMads Pedersen a remporté une 8e étape éprouvante et nerveuse, qui aura coûté à Mark Cavendish ses ambitions de record sur le Tour de France
William Pereira

William Pereira

Entre Libourne et Limoges, tout est allé trop vite. 47 km/h de moyenne sur la première moitié de course, sous l’impulsion d’un peloton guère décidé à laisser partir une échappée pendant les 30 premiers kilomètres. La cadence est infernale, presque autant que les 33 °C au plus chaud de la journée. En résumé, « une journée très dure sur le vélo », pour paraphraser le maillot jaune Jonas Vingegaard au micro de France TV. De celles où l’on se laisse volontiers reléguer en deuxième partie de peloton pour souffler un peu, même quand on s’appelle Mark Cavendish. C’est précisément à l’arrière de l’essaim de coureurs que se produit la chute. Quasiment au ralenti. Pour un habitué des grandes vitesses, l’ironie est cruelle, presque sadique.


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Le sprinteur souffre mais envisage de repartir. Il sait serrer les dents, mais doit rapidement se rendre à l’évidence. Le peloton est loin, lui est dans l’ambulance. Hagard, les yeux humides dans le vide, Cavendish comprend que la fête se terminera sans lui. Qu’il n’y aura ni 35e victoire d’étape, ni record absolu devant Eddy Merckx. Tout au plus les hommages de Mads Pedersen, vainqueur à Limoges d’un sprint auquel le Cav aurait adoré prendre part.

« « Pour moi, ça a été un plaisir de courir avec Mark, a réagi le Danois. On a toujours eu une super relation dans le peloton. C’est tellement triste qu’une légende comme lui termine le Tour comme ça. » »

Classe, également, la réaction de Tadej Pogacar, groupie de la fusée d’Astana dans ses jeunes années. « Quand j’ai entendu pendant la course que Mark était tombé, j’étais vraiment très triste. Tout le monde avait envie qu’il gagne une étape. […] Je me rappelle encore lorsque je le regardais à la télévision sprinter avec son maillot HTC sur les Champs Elysées. Je voulais avoir le même style, les mêmes jambes. » 10e de la 8e étape au milieu des dragsters du peloton, il n’en est pas si loin.

Dimanche, surmonter la fatigue et le Puy-de-Dôme

C’est plutôt demain que l’on attendra le Slovène, au sommet du Puy-de-Dôme, dans un nouveau duel contre Jonas Vingegaard. Dans quel état de fraîcheur ? Tout le peloton semble emprunté. « Je crois n’avoir jamais vécu une première semaine aussi rapide sur le Tour », sourit le maillot jaune. Son équipe y est pour beaucoup. A-t-elle trop travaillé samedi derrière Turgis, Delaplace, Declercq puis Asgreen pour donner à Wout Van Aert la chance de s’exprimer dans un sprint finalement raté ?

Le vainqueur sortant pense que non. « C’est vrai qu’on a un peu jeté de forces dans cette étape, mais c’est surtout Dylan [van Baarle] qui a bossé aujourd’hui. C’est un équilibre. J’ai hâte d’être à demain. » Neilson Powless aussi. Le maillot à pois voit bien la Jumbo laisser la gagne à l’échappée du jour, où il compte bien se faire une place pour aller gratter des points. « il n’y a pas beaucoup d’endroits où les Jumbo pourront durcir la course avant la dernière montée, donc je pense que les gars devant pourront aller au bout. »