PSG - FC Nantes : Le roi Mbappé célébré dans la démesure après son 201e but avec Paris
Football•Le PSG a vu les choses en grand pour fêter le record de buts de Mbappé dans la capitale. Un moyen efficace de lui donner envie de rester de longues années à ParisWilliam Pereira
Il n’y a pas d’amour, que des preuves d’amour. Samedi soir, le Parc des princes et le Paris Saint-Germain dans son entièreté ont prouvé à Kylian Mbappé combien ils l’aimaient démesurément. Preuve numéro une : 40.000 personnes ont accepté de leur plein gré de se les geler une demi-heure de plus pour fêter une performance individuelle. Il y a tout eu. Des chants à la gloire du nouveau meilleur buteur de l’histoire du club (201 buts), le petit mot sympa du président en direct du Qatar, des feux d’artifice façon 14 juillet, un portait géant flottant au-dessus de la pelouse et, forcément, un podium monté à la va-vite pour le bonhomme. On a connu des despotes moins bien servis. Et moins souriants.
« C’est très spécial, a reconnu Mbappé après la victoire contre Nantes (4-2). La dernière fois que j’étais [sur le podium] ici c’était pour annoncer que je restais. Revenir en tant que meilleur buteur, c’est un privilège. »
Le 201e s’est fait attendre
Petit contresens dans la formule, un privilège ne s’acquiert pas, et encore moins dans le cas de l’attaquant parisien, seul responsable (avec ses coéquipiers) de son bonheur. Samedi encore, il a fallu faire preuve d’abnégation face à des Nantais qui lui ont mené la vie dure pendant au moins 80 minutes. Paradoxalement, on ne se souviendra pas de la nuit du record comme d’une grande cuvée Mbappé. Probablement une affaire de gestion d’émotions, hypothèse évoquée par Christophe Galtier. « On a vu rapidement qu’il allait aller chercher ce record, qu’il était obnubilé pour marquer au moins ce but-là. »
Ce qui lui a permis d’entamer la rencontre avec de bonnes intentions autant que de le pousser à faire des mauvais choix et commettre des maladresses. Pour tout dire, on avait presque abdiqué de ce 201e but quand la bête s’est réveillée, à cinq minutes du terme, multipliant les frappes et s’approchant inexorablement d’Alban Lafont. Jusqu’à cette frappe triomphale du gauche à la 92e. « En fin de match il y a cette adrénaline, le Parc te pousse et ça donne envie d’ajouter une petite surprise. » C’est donc tout naturellement que Mbappé est allé brandir son trophée devant le virage Auteuil, où les ultras poussaient la chansonnette dédiée à l’idole du peuple.
Mbappé veut aller plus haut… avec le PSG
Cette soirée aura eu le mérite de souligner le caractère central du buteur au sein du club, la photo prise sur la pelouse au milieu de tous ses coéquipiers, y compris un Neymar décadent en béquilles, a une haute valeur symbolique. Il y a un côté christique dans la mise en (s) cène. C’était même le principal intérêt de festivités qui auraient été excessives si elles ne visaient pas à faire la cour au « meilleur attaquant du monde » pour paraphraser Galtier, dans l’espoir de le voir rester à vie dans la capitale. Et ce alors que la question de l’avenir du joueur pointe déjà le bout du nez. Le plus drôle étant que ça a l’air de marcher, comme en témoignent deux phrases fortes de Kyks sur la pelouse et en conférence de presse.
« Je veux aller toujours plus haut. Tant que c’est ici je pense qu’il n’y aura pas de problème. »
« « Si je liais mon avenir à la Ligue des champions, et je ne manque pas de respect au club, je serais parti très loin ! (rires). Je suis ici, je suis très content et pour l’instant, je ne pense à rien d’autre que de faire les beaux jours du PSG. » »
On imagine très bien la gueule déconfite de nos confrères espagnols du Chiringuito en entendant ça et en se demandant comment ils allaient bien pouvoir survivre l’été sans rumeurs de départ au Real. Ou des Marseillais, qui s’imaginent déjà vivre cauchemar sur cauchemar face à un type qui prend un malin plaisir à les humilier. Marseillais qui seront également heureux d’apprendre que d’avoir marqué chez eux fin février procure une joie intense à Mbappé. « Egaler Edinson au Vélodrome c’était spécial, c’était important de remettre l’église au centre du village. » Les preuves d’amour-vache existent, elles aussi.