Le PSG a-t-il sauvé sa saison?
FOOT•Après la victoire en Coupe de France, le club en est convaincu...Matthieu Payen (et Alexandre Pedro)
«Une bonne saison, je ne sais pas, mais c’est une saison correcte grâce à cette Coupe.» Sylvain Armand commence à être habitué au paradoxe, lui qui a remporté la Coupe de France 2006 et la Coupe de la Ligue 2008, alors qu’à chaque fois, le PSG était à la peine en championnat. Samedi, en enlevant la Coupe de France face à Monaco (1-0), le club de la capitale s’assure in extremis une place en Ligue Europa l’an prochain. «C’était l’objectif du club. On ne l’a pas fait en championnat, mais on y est parvenu en Coupe», souligne le capitaine Claude Makelele, invité dimanche, comme l’ensemble de l’équipe, à célébrer à l’Hôtel de Ville ce titre salvateur. Onzièmes en championnat, les Parisiens n’avaient plus d’autres options pour redresser la barre. «Les joueurs savaient que si on ne gagnait pas cette finale, notre saison n’aurait eu aucun sens», lâche même le président Robin Leproux.
Du sens, les joueurs en ont retrouvé, de l’envie aussi. «On a raté des occasions, on en a concédé aussi, mais on y a cru jusqu’au bout, c’est ce qui a fait notre force», témoigne Mamadou Sakho, seulement 20 ans, mais qui a déjà vécu tant de choses avec le PSG. Les moments de doute, de déception, voire d’énervement. Ces matchs perdus, alors que l’équipe domine, comme contre… Monaco, en janvier. Le scénario aurait pu se répéter. «Ca m’a traversé l’esprit», avoue Sakho.
«A Paris, nous avons un public formidable»
Cette finale, Makelele reconnaît qu’«il y a un mois, on l’aurait perdue». Pourtant, cette fois-ci, ni la barre transversale touchée par Mevlut Erding, ni les parades du gardien monégasque Stéphane Ruffier ne sont venues à bout de la détermination des Parisiens. Il faut dire que ces derniers avaient beaucoup à se faire pardonner. «Ca va peut-être apaiser tout ce qui s’est passé, que ce soit sur le terrain ou au niveau extra-sportif, espère Sylvain Armand. Ca fait du bien de retrouver des sourires dans les tribunes.»
Robin Leproux a lui aussi tenu à féliciter le public «qui a porté l’équipe d’une seule voix. Ca prouve qu’à Paris, nous avons un public formidable lorsqu’il sait communier dans le football.» Mais avant de rêver à l’accalmie des tribunes, le club devra se montrer digne des attentes des supporters. Et pour l’instant, l’actionnaire ne semble pas prêt à mettre la main à la poche. «Ca ne change pas le plan d’investissement, commente Sébastien Bazin, président de Colony Capital Europe. Mais ça renforce l’idée que ça vaut le coup.» C’est vrai qu’aller en Coupe d’Europe en seulement six victoires, ça vaut le coup. Mais pas sûr que le «public formidable» accepte une nouvelle fois de ne sourire que six fois par saison.