Affaire Laporte-Altrad : « Une défense qui ne trompe personne », Oudéa-Castéra répond à Laporte
RUGBY•La ministre des Sports n’a pas du tout aimé l’interview accordée par le président de la FFR au JDDJ.L.
Encore un dossier qui va empoisonner la vie de la ministre des Sports pour les semaines à venir. Comme imaginé quand on connaît le bonhomme et qu’on a suivi un peu le procès, Bernard Laporte a confirmé qu’il ne comptait en aucun cas démissionner de ses fonctions malgré sa condamnation à deux ans de prison avec sursis dans l’affaire dite « Laporte/Altrad », se montrant même offensif dans les colonnes du JDD : « Je ne vois pas pourquoi je devrais m’en aller. Cela voudrait dire que je reconnais les faits que l’on me reproche. Impossible. Ils (le ministère, la Ligue, World Rugby…) ont le droit de dire ce qu’ils veulent, moi je suis certain d’être innocent ».
Une prise de position très ferme qui a largement déplu à Amélie Oudéa-Castéra, laquelle a répondu au tac-au-tac au président de la FFR dans l’Equipe : « Cette ligne de défense, fondée sur l’espoir de faire diversion, n’est pas digne. Ça ne trompe personne. Moi, je ne cherche à maintenir ou à placer personne. Les élections auxquelles j’appelle pour que la Fédération puisse repartir sur des bases saines seront le juge de paix. La LNR l’a bien compris. Il ne faut pas craindre le vote des clubs, c’est le fondement même de la légitimité démocratique dans cette Fédération, et l’une de ses forces ».
Des nouvelles élections qui ne peuvent être provoquées, selon les statuts, que si deux tiers des inscrits votent pour la démission du comité directeur au cours d’une assemblée générale extraordinaire de la Fédération. Une issue privilégiée par la ministre et le comité d’éthique de la FFR, qui a communiqué en ce sens dans la semaine : « je comprends que le Bureau fédéral sera prochainement convoqué, poursuit la ministre. De mon côté, j’ai proposé d’échanger avec le Président du Comité d’éthique dès mardi. Et je recevrai Bernard Laporte jeudi (en début d’après-midi). Il importe également que le Comité directeur de la FFR puisse prendre ses responsabilités. Il est crucial pour le rugby français de sortir très vite de cette crise, et chacun doit prendre sa part. » Bernard Laporte n’a pas l’air trop décidé à prendre la sienne.