Affaire Yannick Agnel : Les révélations qui embarrassent son agente Sophie Kamoun
ENQUête•L’ancienne nageuse, désormais agente, est également au cœur de l’affaire Yannick Agnel, soupçonné de viol sur mineur de moins de 15 ans. Des écoutes téléphoniques laissent apparaître son rôle troubleT.G.
L'essentiel
- Nouvelles révélations dans l’affaire Yannick Agnel, soupçonné de viol sur mineur de moins de 15 ans en 2016 lorsqu’il s’entraînait à Mulhouse.
- Dans des conversations téléphoniques révélées par L’Equipe, l’ex-nageur avoue les faits à sa conseillère Sophie Kamoun. Celle-ci lui conseille de nier.
- « T’as rien à avoir sur ta conscience, elle était consentante ! […] C’est elle qui aura ça sur sa conscience jusqu’au restant de ses jours ! », déclare-t-elle notamment.
L’énorme vague remonte à un an tout pile. Le 9 décembre 2021, l’ex-nageur Yannick Agnel était placé en garde à vue, soupçonné de viol sur mineur de moins de 15 ans. Des faits qui remontaient à 2016, quand le héros des Jeux olympiques de Londres (trois médailles) s’entraînait à Mulhouse, sous les ordres de Lionel Horter. Quelques jours plus tard, la procureur de la République de la ville du Haut-Rhin déclarait que le natif de Nîmes avait « reconnu la matérialité des faits ».
Et depuis, quoi de nouveau ? Pas grand-chose à part le fait que bien des personnes du milieu de la natation étaient au courant de la relation de Yannick Agnel avec sa victime, N. Horter, la fille de son coach, 13 ans à l’époque des actes. Mais de nouvelles révélations viennent relancer le dossier ce jeudi. L’Equipe s’est procuré plusieurs éléments de la procédure, dont les enregistrements des conversations entre l’ancienne star des bassins et sa proche conseillère, Sophie Kamoun. L’ex-nageuse reconvertie agente est hyper influente dans ce microcosme et très proche du mis en cause.
Dans ces écoutes téléphoniques, le rôle de « belle-maman » comme l’appelle Yannick Agnel, apparaît trouble. Quand il lui révèle avoir eu des relations interdites par la loi, elle lui conseille par exemple de mentir. « Je pense que la meilleure ligne de défense, c’est de dire : "Encore un coup de la famille Horter." Tu peux pas faire autrement que nier. Il y aura toujours un doute, jamais de preuve. »
Autre passage embarrassant pour la consultante télé, ce moment où elle remet en cause la version de la victime. « T’as rien à avoir sur ta conscience, elle était consentante ! […] C’est elle qui aura ça sur sa conscience jusqu’au restant de ses jours ! Accuser quelqu’un de viol alors qu’elle était consentante, oh ! […] Tu plaisantes ou quoi ? » Sans parler des pressions qu’elle évoque envers une nageuse qui se serait épanchée auprès de la police ou cette conversation avec son compagnon où elle minimise un brin les faits : « Yannick, il a quand même déconné un peu parce qu’il a fait du touche-pipi. Tu fais pas ça avec une gamine de 14 ans, de 13 ans et demi, quoi. »
Notre dossier sur l'affaire AGNEL
L’enquête est toujours en cours. Yannick Agnel nie les soupçons de viol et parle d’une relation consentie. Une version différente de celle de sa victime. Mercredi, RTL avançait qu’une deuxième victime de l’ancien nageur avait été entendue à Mulhouse.