Coupe du monde 2022 : Le Qatar ne veut pas d’un fonds d’indemnisation pour les ouvriers morts sur les chantiers
FOOTBALL•Le Qatar rejette les appels d’ONG à la création d’un fonds d’indemnisation pour les travailleurs migrants tués ou blessés sur les chantiers de la Coupe du monde de footballW.P. avec AFP
Malgré la pression d’ONG, le Qatar dit non à un fonds d’indemnisation pour les ouvriers migrants. Le ministre qatari du Travail, Ali Ben Samikh Al-Marri, considère les appels de ces organisations comme un « coup de communication », alors que des centaines de milliers de travailleurs migrants ont subi des violations des droits humains au Qatar lors des préparatifs pour la Coupe du monde 2022, comme l’écrivait Amnesty International dans un rapport rendu public en mai.
« Chaque mort est une tragédie (mais) il n’y a pas de critères pour établir ce fonds » d’indemnisation, avance le ministre. « Où sont les victimes ? Avez-vous les noms ? », demande-t-il, alors que Human Rights Watch et Amnesty International mènent une campagne visant à obtenir des compensations pour les travailleurs victimes d' « abus » (décès, blessures, salaires impayés, etc.) de la part de la FIFA et du pays hôte.
Le Qatar avance le chiffre de 320 millions d’euros versés en 2022
Le ministre a rappelé que son pays avait mis en place en 2018 un fonds d’indemnisation pour les travailleurs ne percevant pas leur salaire, avançant le chiffre de 320 millions d’euros versés rien qu’en 2022.
« Si une personne ayant droit à une indemnisation ne l’a pas reçue, qu’elle se manifeste et nous l’aiderons », a-t-il insisté, ajoutant que le Qatar est prêt à examiner des cas remontant à plus de dix ans.
Alors que les critiques s’intensifient à l’approche de l’événement, des organisations et des pays tentent de « discréditer le Qatar avec des affirmations délibérément trompeuses », a estimé également M. Marri. Selon lui, certains hommes politiques étrangers font du pays du Golfe « une arène pour résoudre leurs propres problèmes politiques ».
Amnesty demande un fonds de réparation de 420 millions d’euros
Ces critiques sont parfois « motivées par le racisme », ajoute-t-il. « Ils ne veulent pas permettre à un petit pays, un pays arabe, un pays musulman, d’organiser la Coupe du monde ».
Amnesty International estime à 420 millions d’euros le montant des réparations à fournir aux victimes par la FIFA et le Qatar. M. Marri a affirmé mercredi qu’un tel fonds de compensation n’était pas réalisable. La FIFA, de son côté, avait fait savoir mi-octobre qu’il y avait un « dialogue en cours » pour des mesures en faveur des ouvriers sur les chantiers.