MASTERS 1000On a trouvé le fan ultime de Gilles Simon, et il est argentin

Tournoi de tennis de Paris-Bercy : « Ça, c’est de l’amour, non ? », Gilles Simon a un fan ultime, en Argentine

MASTERS 1000Gilles Simon dispute à Bercy le dernier tournoi de sa carrière. L’occasion de donner la parole à Ricardo Beron, un Argentin fan inconditionnel du Français, qui a même créé une base de données où tous les matchs de « Gillou » sont répertoriés
Antoine Huot de Saint Albin

Antoine Huot de Saint Albin

L'essentiel

  • A 37 ans, Gilles Simon, qui affronte Anfy Murray lundi, va disputer le dernier tournoi de sa carrière au Masters 1000 de Bercy.
  • En hommage, 20 Minutes a joint le plus grand fan du tennisman français : Ricardo Beron, qui vit en Argentine.
  • Depuis Buenos Aires, Ricardo suit tous les matchs de Simon, a créé une base de données sur lui et risque d’arrêter de s’intéresser au tennis après la retraite de « Gillou ».

Puisque le tennis masculin français ne peut (quasiment) plus nous offrir d’émotions sur le terrain, il faudra encore attendre la fin d’un match pour voir les poils de nos bras se lever et réserver, à leur manière, une standing ovation à l’un des plus valeureux représentants de la French Touche : Gilles Simon. A 37 ans, le Niçois va vivre son dernier Masters 1000 de Bercy. Son dernier tournoi, aussi, puisque Gillou a décidé de ranger ses raquettes après une dernière apparition à Paris.

Les mouchoirs sont déjà prêts. Que voulez-vous, on commence à être habitués, cinq mois après le discours d’adieux de Jo-Wilfried Tsonga à Roland-Garros. Il y en a un, par contre, qui n’est pas vraiment préparé à cet épilogue. Il s’appelle Ricardo Beron, un humble père de famille argentin de Buenos Aires, qui est le plus grand fan de Gilles Simon présent sur cette terre. Oui, le plus grand, sans discussion possible. Ce cher Ricardo connaît tout de Gilles, suit tous ses matchs, a créé une base de données complète sur lui, et ne vit (presque) que par lui.


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  • La première fois qu’il vu jouer Gilles Simon :

« Moi, j’ai commencé à suivre le tennis sur le tard, même si je ne me souviens pas de la date exacte, je pense que le premier match que j’ai vu de Gilles, c’était lors de Wimbledon 2008, où il bat Agustin Calleri avant de perdre contre Gasquet. Je suis tombé amoureux de sa manière de désespérer ses adversaires, sa façon d’étudier le jeu de celui qui était de l’autre côté pour lui proposer la balle la plus difficile à jouer. Et puis le fait de courir pendant des heures malgré ses bras tout maigres… Depuis, je me lève à n’importe quelle heure de la nuit pour le suivre et j’ai créé une base de données avec tous ses matchs. Je sais ainsi qu’il a joué son premier match “pro” le 22 juillet 2002 dans un tournoi Future en France et qu’il l’a perdu face à Julien Mathieu (1-6, 2-6). Sa première victoire a été face à Jérôme Almagrida. Ça, c’est de l’amour, non ? »

  • La fois où il a croisé Gilles Simon :

« J’ai été proche de lui le 21 février 2012, lors de la Copa Claro à Buenos Aires, mais je n’ai pas eu le courage d’aller lui parler. Mon fils a réussi à lui faire signer un autographe sur une balle de tennis géante que je garde à la maison. J’étais paralysé de le voir aussi proche, frapper la balle comme un baton de bambou. J’ai pu saluer celui qui était alors son entraîneur et je lui ai offert un CD avec une sélection de chansons argentines pour qu’il puisse nous connaître un peu mieux. J’espère que Gilles a pu l’écouter »

  • La fois où il a appris que Gilles Simon allait prendre sa retraite :

« Je m’attendais à cette décision, mais je ne voulais pas l’entendre. Je regrette que son genou l’ait abandonné. Ce qui m’émeut, c’est la façon dont il fait attention à ses fans, en leur faisant croire que tout va bien, qu’il veut juste se reposer, qu’il a pris cette décision lui, bla, bla, bla… Mais les fans le vivent comme une injustice terrible du destin.

Depuis son annonce, je le vois lutter dans des Challengers pour gagner des points ATP et se qualifier ainsi pour les tournois grâce à son classement et non par des wild cards. Même dans ça, c’est un mec simple, comme s’il ne voulait pas prendre la place d’une autre personne. Pour moi, sa retraite sonne un peu comme la fin d’une époque et je crois même de mon intérêt pour le tennis. Mon fils le vit un peu comme ça depuis la retraite de Federer. »





  • La fois où il apprendra ce que devient Gilles Simon après sa carrière de joueur :

« J’espère vraiment qu’il sera entraîneur d’un joueur un jour, parce que, avec tout ce qu’il sait, il a ''l’obligation'' de transmettre aux générations futures, surtout sa façon d’aborder un match. Son savoir gagner, son savoir perdre, le sourire qu’il inspirait à chaque spectateur devant chacun de ces coups sortis de nulle part, sa façon de ne rien prendre au sérieux…. S’il y avait un classement des sages dans le tennis, il jouerait sûrement le Masters chaque année. Qu’il soit heureux, ou plutôt qu’il continue de l’être. »


Pour Ricardo, la fin de l’histoire avec Gilles Simon se passera sur un vieux streaming, écouteurs dans les oreilles pour « éviter que des gens viennent me déranger ». Mais, pour rien au monde, il ne manquera les adieux de « Gillou » sur les courts. Et, si le Mousquetaire nous lit, Ricardo avait une dernière remarque à lui faire : « Se rappelle-t-il du match face à Gaudio à Hambourg en 2006. Simon avait gagné 6-4, 3-6, 6-4 où l’Argentin avait crié : “Que mal lo estoy pasando” ? » Ricardo, lui, avait passé un super moment.