Les histoires ou affaires qui touchent le Paris Saint-Germain ces derniers jours sont de natures très différentes, mais elles présentent un point commun : elles mettent salement à mal son prestige. Le lièvre soulevé par Mediapart ce mercredi revêt une tout autre gravité que le feuilleton Mbappé, dossier relié au « tout à l’ego ». Selon le média d’investigation, le PSG a payé une agence externe pour mettre à mal la réputation de nombreux acteurs du football, jusqu’à ses propres joueurs.

Mediapart s’appuie sur le rapport d’activité pour la saison 2018-2019 de cette société basée à Barcelone, nommée Digital Big Brother (DBB). DBB a activé une « armée numérique » sur Twitter, mobilisant « de nombreux comptes pro-PSG, dont 10 % de comptes réputés "influents" sur les réseaux sociaux, prêts à intervenir pour sauvegarder l’image du PSG ».

Les cibles : des médias comme Mediapart ou L’Equipe et certains de leurs journalistes, décrétés hostiles, mais aussi la jeune femme qui accusait de viol Neymar (une affaire finalement classée sans suite) ou encore le supporteur rennais giflé par le Brésilien à l’issue de la finale de la Coupe de France contre le club breton. Ce dernier verra même son identité révélée sur les réseaux sociaux pour lui nuire et tenter de rétablir l’honneur de la très chère vedette, recrutée 222 millions d’euros en 2017 au FC Barcelone.

Le compte Paname Squad en figure de proue

Mais les comptes Twitter déchaînés, avec Paname Squad en figure de proue, se sont aussi attaqués à des joueurs parisiens pas assez loyaux au goût de l’institution parisienne, comme Adrien Rabiot, insulté comme sa mère, ou même, en moins ordurier, Kylian Mbappé.

En mai 2019, « Kyky » a ainsi pris un taquet du compte Paname Squad après avoir déclaré, en recevant son trophée de meilleur joueur de Ligue 1 remis par l’UNFP, qu’il souhaitait prendre « plus de responsabilités », à Paris « ou peut-être ailleurs ».

Selon Mediapart, l’« armée numérique » créée par DBB était supervisée par le service de communication du club, dont le responsable de l’époque, Jean-Martial Ribes, est depuis parti travailler pour le groupe de luxe LVMH. Le PSG a indiqué au site d’investigations que « le club n’[avait] jamais contracté avec une agence afin de nuire à des individus et à des institutions ».