Kylian Mbappé, entre hégémonie politique et crise d'ego

Equipe de France : Mbappé, entre hégémonie politique et crise d'ego

FOOTBALLKylian Mbappé gagne tous ses bras de fer hors terrain mais agace à nouveau. La période sacrée d’après-prolongation au PSG semble terminée
William Pereira

William Pereira

L'essentiel

  • Kylian Mbappé semble plus fort que jamais en dehors des terrains, comme en attestent son pouvoir croissant au PSG et sa victoire sur la question des droits à l'image chez les Bleus
  • Mais sa cote de popularité commence à rechuter au prix de déclarations malheureuses et d'une ambition peut-être démesurée

La concurrence britannique était rude, mais on n'a pas vu autant de gens ployer le genou que devant Kylian Mbappé ces derniers jours. Et pas n’importe qui. Mercredi, la branche française de KFC – partenaire officiel des Bleus – regrettait au nom de tous les poulets du Kentucky les paroles de son vice-président, Alain Béral, à l’égard de l’attaquant français. Celui-ci pestait la veille contre le « caprice » et la « crise de jeunesse » du prodige sur la question du droit à l’image des Bleus, ajoutant que la marque avait « payé pour quelque chose de clair » et qu’elle ferait valoir ses droits si nécessaire.

Des propos dont KFC s’est immédiatement désolidarisé. « KFC France souhaite préciser qu’Alain Béral ne s’est pas exprimé au nom de l’entreprise, mais dans le cadre d’une conversation privée au cours d’un évènement lié à ses fonctions de président de la Ligue Nationale de Basket. » Pratique, la double-casquette.

Intouchable hors des terrains, pierre angulaire à l’intérieur

Lundi, Noël Le Graët avait quant à lui été prié de baisser d’un ton après avoir affirmé dans les colonnes de L’Equipe que la convention des droits à l’image des joueurs de l’équipe de France ne bougerait pas avant le Mondial 2022. Ce a quoi Mbappé a contre-attaqué avec un : « t’es pas content ? Boycott » de l’opération marketing du mardi. Le tout avec l’appui de quelques cadres du vestiaire bleu et surtout d’Amélie Oudéa-Castéra. La ministre des Sports profite de la venue lundi après-midi du vice-président de la FFF, Philippe Diallo, pour inciter la fédé à revoir la convention qui la lie aux internationaux. Ce qu’elle s’engagera à faire « dans les plus brefs délais » une poignée d’heures plus tard.

Plus personne ne gagne contre Kylian Mbappé, sauf peut-être Neymar. Le Brésilien avait résisté à la mauvaise humeur de son coéquipier pour planter un penalty contre Montpellier (2e journée), un précédent que l’histoire retiendra comme le second opus du penalty-gate. On n’oubliera pas que lors du même match, Kyky avait fait du boudin en s’arrêtant net en plein contre : Vitinha avait osé préférer orienter Messi plutôt que de lancer son TGV en profondeur. La soufflante à la meilleure recrue estivale, déjà chouchoutée par le Parc, n’était pas très bien passée. Le piédestal vacille.

Un choix tactique avait déjà crispé Mbappé la semaine précédant le match. Christophe Galtier lui faisait part de son projet de le faire jouer à droite, pour ne pas interférer avec le duo Neymar-Messi qui avait fait ses preuves au match précédent en l’absence du Français. Or, comme révélé par le JDD, le champion du monde a obtenu des gages sur son positionnement en attaque, à gauche ou dans l’axe, à l’heure de prolonger avec le PSG. Le joueur et son père s’agacent, Campos et Galtier lâchent le steak. A Lille, le garçon joue dans l’axe.

Le retour du Kyky agaçant

Le move est cohérent par rapport à la politique de brossage dans le sens du poil enclenchée depuis la prolongation du divin enfant. D’autant plus que le club parisien n’a pas pu tenir tous ses engagements sur les transferts : Neymar est resté, Lewandowski et Bernardo Silva ne sont pas venus. Le Football Manager project de Mbappé, censé le conduire vers la victoire en Ligue des champions, patine. Accéder à la requête du placement sur le terrain était donc un minimum. Tout comme la nomination de Luis Campos, que le joueur et son clan ont en estime, ou celle Julien Maynard, journaliste de Téléfoot proche de la famille, à la communication du club. Reste à savoir si faire plaisir à KM9 est un projet sportif viable.

Reconnaissons tout de même une certaine mansuétude à l’attaquant, qui ne semble pas intéressé par le brassard de Marquinhos et ne se voit pas en grand décideur de la couleur du papier peint au Parc des Princes. Mais la bonne conduite s’arrête là. Le site brésilien UOL esporte dépeignait, fin août, un Mbappé « insupportable » aux airs d’ « enfant gâté » depuis sa prolongation. Une impression qui semble de plus en plus partagée à mesure que les semaines s’écoulent. Même Achraf Hakimi, pourtant frère de vestiaire, en prend pour son grade dans des images peu flatteuses pour le Français. Sans parler du bad buzz des trajets en jet privé de l’équipe, erreur de comm’invraisemblable pour un garçon dont on avait pris l’habitude de vanter les prises de paroles.


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Loi des séries oblige, Le Parisien révélait en début de semaine que les noms de Kylian Mbappé et sa mère, Fayza Lamari, ont été cités de loin dans l’affaire Hamraoui-Diallo, un conseiller du champion du monde ayant tenté de rapprocher les deux parties pour pousser le PSG à prendre partie pour Diallo. En à peine un trimestre, voilà l’image de l’attaquant à nouveau écornée. Impensable au printemps : tout laissait penser que sa saison 2021-22 passée à porter Paris sur ses épaules couplée à une prolongation miraculeuse le propulserait durablement dans les cœurs. Pour le moment, son hégémonie n’est que rapport de force, et il nous arrive même de penser que Kylian Mbappé regrette déjà de ne pas être allé à Madrid, finalement.