JUSTICETrois ans de prison requis contre Bernard Laporte

Procès Laporte-Altrad : Trois ans de prison requis contre les deux hommes

JUSTICELe procureur du PNF a requis un an ferme pour le président de la FFR et le président du MHR dans cette affaire de favoritisme
20 Minutes avec AFP

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L'essentiel

  • Les procureurs du parquet national financier ont requis des peines de prison ferme contre Bernard Laporte et Mohed Altrad dans l’affaire de favoritisme qui secoue le rugby français.
  • L’accusation a notamment pointé le manque de probité et de déontologie des deux hommes qui auraient noué « un pacte de corruption ».
  • Elle demande aussi d’interdire à l’ancien ministre des Sports d’exercer des fonctions dans le rugby.

Trois ans de prison, dont un ferme, ont été requis mardi à l’encontre du président de la Fédération française de rugby (FFR) Bernard Laporte et de l’homme d’affaires Mohed Altrad, soupçonnés d’avoir noué ensemble un « pacte de corruption » en 2017.

Selon le parquet national financier (PNF), l’homme fort de l’ovalie aurait, en contrepartie du versement de 180.000 euros en mars 2017, rendu une série d’arbitrages favorables au groupe Altrad. L’accusation a également appelé le tribunal correctionnel à interdire, pendant deux ans, à Bernard Laporte d’exercer toute fonction dans le rugby et à Mohed Altrad de gérer une société commerciale.

La probité abîmée du rugby français

Les réquisitions sont aussi sévères dans les mots. Le procureur financier François-Xavier Dulin a en effet estimé que les deux hommes « ont abîmé la probité entourant le rugby français ». Le fameux contrat constitue le « péché originel », a souligné l’autre procureure financière, Céline Guillet, énumérant des « conditions de négociation obscures » et un « montant inhabituel » de rémunération et rappelant que Bernard Laporte n’aura exécuté aucune des prestations listées dans cette convention.

Selon elle, le patron du rugby français aura en revanche effectué des « interventions atypiques » et « problématiques » au profit des intérêts de Mohed Altrad, de son groupe et de son club de rugby de Montpellier (MHR), dont il est le président.

« Bernard Laporte a été aveuglé par ses intérêts privés au sein du groupe Altrad », a renchéri François-Xavier Dulin.


L’accusation a notamment retenu l’intervention, fin juin 2017, de Bernard Laporte auprès de la commission d’appel de la FFR, statutairement indépendante, qui aurait eu pour effet d’alléger des sanctions disciplinaires infligées au MHR. Les « principes cardinaux du sport » ont alors été bafoués, selon le parquet.

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Les procureurs ont aussi dénoncé les conditions d’octroi du sponsoring maillot du XV de France au groupe Altrad, pour 6,8 millions d’euros par an, qui n’aurait pas donné lieu à « une procédure impartiale ».

« On a compris que la charte de déontologie (de la FFR) n’était pas le livre de chevet de M. Laporte », a cinglé Céline Guillet.

Deux ans de prison, dont un avec sursis, ont par ailleurs été requis contre Claude Atcher, récemment démis de ses fonctions de directeur de l’organisation du Mondial-2023, qui est soupçonné d’avoir perçu des sommes injustifiées de la part de la FFR en marge de l’attribution de cette compétition à la France.

La parole est maintenant à la défense.