Julien Lizeroux: «Je vais laisser les chaussures de ski au garage»
INTERVIEW•Après une saison pleine, le slalomeur français ne pense plus qu'à finir ses tests de matériel et à partir en vacances...Propos recueillis par Romain Scotto
Sa saison est officiellement terminée depuis les championnats de France, la semaine dernière, mais Julien Lizeroux n’est pas encore en vacances. Entre deux compétitions FIS et des tests de matériels, le meilleur slalomeur français au classement de la Coupe du monde (2e), s’apprête à suive le «Skiopen Côte d’Or», une compétition dont il est le parrain, réunissant les meilleurs jeunes du ski alpin français. Puis viendra le temps du bilan de la saison, des vacances et des stages d’avant saison.
Entre une 2e place au classement de la Coupe du monde de slalom et une 9e place aux Jeux, avez-vous déjà dressé le bilan de votre saison?
Pour moi la saison s’est terminée officiellement avec les championnats de France. Je n’ai pas encore fait un bilan. Mais il est tout tracé. Ça reste une très, très belle saison. Mon pire résultat est une 7e place. J’ai joué le globe jusqu’à la fin. Je n’ai pas eu le globe, j’étais un peu déçu, mais j’ai tout donné, c'était le principal. Je continue à progresser dans la hiérarchie.
Cet épisode décevant des Jeux est-il totalement digéré?
Il y a beaucoup d’attente de la part du grand public et des médias, on n’a pas su répondre présent le jour J. On n’a pas été bon on n’a pas su s’adapter aux conditions de Vancouver. Ce n’est pas la fin du monde. Bien sûr, j’étais frustré de ne pas rivaliser avec les meilleurs. Mais j’ai coutume de me préparer dans la difficulté. C’est dans ces moments d’échec qu’on apprend, qu’on progresse, qu’on devient plus mature. Je suis sûr que ça va me servir pour la suite.
Comment expliquer votre 9e place?
Au départ je suis tout seul et la première personne à qui je dois rendre des comptes c’est moi-même. Mais je ne pense pas que ça aide. Ce qui m’a le plus chagriné, c’est que tous les médias ne nous parlaient que de l’absence de médaille (en alpin). Mais moi, je n’avais pas plus de pression sur les épaules.
Sur quel axe de travail comptez-vous insister pendant votre préparation estivale?
Je n’y ai pas encore pensé. Là je vais surtout couper, me changer les idées. C’était un hiver assez long. J’ai fini émoussé physiquement et mentalement. Je vais déjà voir un peu de soleil, laisser les chaussures de ski au garage. Le mois de mai n’est consacré qu’à la récupération et aux vacances. Après, on repart au mois de juin avec trois semaines d’entraînement physique et les premiers stages à la fin du mois de juin.
On a un seul mois de break. Je ne suis plus tout jeune. Je crois que pour tenir une saison, il faut une grosse préparation physique, mais aussi sur les skis. C’est pour cela qu’on dédie la fin du mois de mars et avril à des tests de matériel pour préparer l’hiver à venir. On essaye des nouveaux modèles de skis, de chaussures, de fixations. A Vars ou à La Plagne. Ça dépend des conditions. On fait un premier travail de sélection pour arriver sur les premiers stages en ayant déjà dégrossi le principal.
Quel est votre programme?
A priori, on partira en Norvège à Lom, puis à Amnéville et à Ushuaia, à la fin août, pendant un mois. C’est quelque chose que j’apprécie d’autant plus qu’on a une super équipe. On est content. Et puis on a dans un coin de notre tête le fait qu’on s’entraîne pour être bon l’hiver.