Certains compétiteurs veulent faire perdre les autres. Brian Joubert aborde les Mondiaux de Turin d’abord pour se retrouver. «Je n’aurai pas les mêmes sensations que celles que j’avais à 19 ans car je n’avais pas la même pression. Mais je peux retrouver le Brian de 2007 qui attaquait sans se poser de question», explique l’ancien champion du monde, sacré à Tokyo en 2007. Mercredi, à 14h, sur la patinoire des JO de Turin, Joubert s’élancera sur son programme court. Pour trouver des réponses.

«J'ai réglé pas mal de problèmes»

Car le Brian de 2010 erre. A Vancouver, le meilleur patineur français de sa génération s’est égaré à une piteuse 16e place après avoir totalement raté son programme court. «Mentalement, je me suis vraiment fragilisé. Cette saison a été trop dure. Pas seulement les JO, les déceptions sur les compétitions précédentes. Il faut que je me reconstruise petit à petit», analyse celui qui a glané quatorze médailles internationales.

Après avoir assumé les attaques aux JO la tête haute («Oui, je suis un petit con»), Brian Joubert est rentré en France discrètement. Depuis, il n’a cessé de bosser. «J’ai réglé pas mal de problèmes en rentrant à Poitiers, notamment les patins, on a beaucoup travaillé dessus. Je reprends plus de plaisir, je travaille plus, je me fatigue moins», a-t-il décrypté lors du test que lui a imposé la Fédération française des sports de glace à Paris pour préparer les Mondiaux. Joubert ne s’est pas offusqué de devoir justifier son niveau. Il l’a pris comme un test de sa capacité à gérer le stress, un challenge personnel. Exactement l’état d’esprit avec lequel il aborde le rendez-vous italien. «J’ai vraiment envie d’y aller à ces championnats du monde. Je sais que je peux rebondir là-bas. Car si je n’y vais pas, ça ne fera que repousser l’échéance et je vais commencer la saison prochaine en me disant: Est-ce que tu t’es reconstruit ?» Début de réponse, mercredi.