Lizeroux bafouille, la France bredouille
VANCOUVER2010•9e de son slalom, le Français n'a pas sauvé la baraque...Romain Scotto
De notre envoyé spécial à Whistler,
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Les bras en croix dans l’aire d’arrivée, Julien Lizeroux semble presque désolé. Pour lui, pour ses fans, pour toute l’équipe de France qui quitte donc ces JO sur la plus terne de notes. Dans le sillage du slalomeur des Bleus, 9e de sa course après deux manches parsemées de fautes techniques, le bilan final tombe comme une douloureuse claque. Dix courses, zéro médaille et quelques places d’honneur qui comptent pour du beurre.
Que retiendra-t-on de ces Jeux blancs, les premiers depuis seize ans? Des visages déconfis, des coups de bâtons dans la neige, des pleurs, des sorties de piste et le gadin légendaire de Marion Rolland. «Oui, on va se faire taper sur les doigts, on va en prendre à droite à gauche, des uppercuts, de crochets, anticipe déjà Julien Lizeroux. Mais ce qui ne tue pas rend plus fort. Donc on va revenir.» Après l’échec de Sandrine Aubert en slalom, vendredi, le Plagnard était le dernier espoir de médaille du clan bleu.
L'encadrement remis en question?
Le coup de massue fait forcément très mal. David Chastan, l’entraîneur du groupe technique ne le nie pas. «Je suis déçu. On ne l’a pas fait. Personne ne l’a fait même. Ça ne reflète pas l’ensemble des résultats de la saison. C’est dommage.» Dans les semaines à venir, il faudra pourtant revenir sur les raisons de ce fiasco. Tenter d’apporter quelques explications, et bien sûr, se remettre en question.
«Il faudra changer des choses, mais pas faire la révolution, tranche Yves Dimier, le DTN de l'alpin. Depuis trois ans, il y avait une dynamique positive. Là, c'est un coup d'arrêt. Il faut forcément des changements pour améliorer tout ça.» Faut-il réorganiser l'encadrement des Bleus? Sûrement pas, selon Dabien Saguez, le DTN de la fédération française de ski, pour qui «il est hors de question de tirer un trait sur x personnes. C’est le premier vrai échec de l’équipe de France. Mais ce staff a réussi les championnats du monde de Val d’Isère entre autres.»
Se remettre au travail
Du côté des athlètes, sevrés de médailles, on se montre encore fataliste pour le moment. Sans perdre son sourire, Julien Lizeroux regrette simplement que l’environnement des Jeux lui ait siphonné le d’énergie: «On m’a posé beaucoup de questions que je ne me pose pas, avec lesquelles je ne suis pas d’accord. On a une belle équipe malgré toutes les critiques qui vont être dites et écrites. Il ne faut pas tout remettre en question sur quinze jours. On avait une équipe jeune, on n’a pas répondu présent. Plutôt que de palabrer, on va se remettre au travail.» Cela tombe bien, il y en a.