Simon Fourcade: «Tout le monde voulait m’abattre, je ne l’ai pas géré»
INTERVIEW•Le leader du biathlon français quitte Vancouver sans médaille...Propos recueillis par Romain Scotto
De notre envoyé spécial à Whistler,
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Dans l’équipe de France de biathlon, ils ne sont finalement que deux à ne pas avoir touché du métal. L'expérimenté Vincent Defrasne, et Simon Fourcade, le leader du groupe arrivé à Whistler avec le maillot de leader de la Coupe du monde. Pour l’aîné des Fourcade, la déception est grande. Mais à seulement 25 ans, il se projette déjà vers les deux prochaines olympiades…
Qu’est ce qui n’a pas fonctionné dans ce relais pour votre dernière chance de médaille (La France termine 6e)?
On a tous nos tords et nos raisons, personne n’a été parfait. Moi je pars à fond à l’attaque et je me crame sur les deux tours suivants. Donc voilà, je n’ai pas réussi à réduire l’écart en ski. Il y avait sept huit équipes qui pouvaient monter sur la première marche de ce relais. Et pour aller chercher une médaille en relais aux Jeux, il faut être parfait. J’avais dit qu’il y avait sept, huit équipes capables de monter sur la première marche du podium aujourd’hui. Ce sont les Norvégiens qui l’ont fait. Voilà, on l’a déjà fait cette année, on réussira à le faire à nouveau.
Ce doit quand même être dur de terminer sur une note comme celle là…
C’est dur, oui et non. Qui aurait dit au début des Jeux qu’on repartirait avec autant de médailles (6 au total)? Il n’y avait pas beaucoup de monde qui l’aurait parié. Si on avait tablé là-dessus dès le début, il y en a beaucoup qui auraient signé. Et moi le premier. Ça montre quand même la force d’une équipe.
Vous quittez les Jeux sans médaille. Quel bilan personnel dressez-vous?
Déçu forcément. Je suis passé par des moments de haut, et de très bas. Les médailles de Martin, Vincent Jay, Marie-Laure, le relais des filles. Et des déceptions, toutes les courses à côté desquelles je passe depuis le début des Jeux. Parce que je n’ai pas été à mon niveau.
Pourquoi cela n’a pas marché pour vous?
C’était mes premiers Jeux en tant que grand titulaire avec une étiquette sur le dos. Tout le monde voulait m’abattre. Ce n’est pas quelque chose qui a été facile à gérer. C’est de l’expérience emmagasinée pour dans quatre ans, mais aussi les trois années qui suivent parce que notre sport ne se limite pas aux Jeux olympiques. C’est comme ça, il me reste encore deux olympiades devant moi, je n’ai que 25 ans. J’ai encore le temps de progresser.
Mais après coup, vous confirmez que l’ambiance des Jeux est vraiment différente de ce que vous connaissez toute l’année…
Oui, ça brasse beaucoup plus, c’est une autre ambiance, il y a beaucoup plus de monde qu’on n’a pas l’habitude de voir sur la Coupe du monde. On se sent plus attendu. C’est pour cela que les outsiders qui se font oublier arrivent à tirer leur épingle du jeu. Je passe à côté de mes Jeux. Mais je n’ai as été le seul. Ole Einar Bjorndalen qui est un grand champion ne part qu’avec une médaille de bronze en individuel.