VANCOUVER2010Des espoirs, mais toujours pas de médaille

Des espoirs, mais toujours pas de médaille

VANCOUVER2010Après avoir laissé filer la médaille en géant, la France ne compte plus que sur les slaloms pour monter sur un podium...
Romain Scotto

Romain Scotto

De notre envoyé spécial à Whistler,


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Le brouillard ne s’est jamais vraiment dissipé sur le flanc de Whistler Creekside. Avant le départ de la deuxième manche du Géant, jeudi, le clan bleu a bien senti poindre une éclaircie en croisant les moufles pour Taïna Barioz, la petite flèche blonde partie avec le deuxième temps. Mais 24 heures après le premier acte d’une course perturbée par les reports, elle n’est pas parvenue à sortir les Bleus de la grisaille.


Pendant toute une nuit, elle pouvait pourtant rêver d’accrocher son portrait dans l’escalier du club France. Et au passage, de débloquer le compteur de l’équipe. «J’ai essayée de ne pas me prendre la tête, même si parfois, des pensées fusent, c’est inévitable.» Problème, Barioz ne matérialisera pas ses songes cette année. La faute à deux erreurs commises sur le haut du parcours. Pour le patron des filles de l’alpin, Jean-Philippe Vuillet, cela ne suffit pourtant pas à expliquer le fiasco des Bleus: «D’autres filles ont été meilleures. Et on est extrêmement déçus. Mais ne comptez pas sur moi pour tirer sur l’ambulance. Nous sommes dans l’ambulance, je ne vais pas me tirer une balle dans le pied même si mon pied n’a que peu d’importance. Ce sont surtout les filles qui sont dans l’ambulance.»


Lizeroux, Aubert, les dernières cartes


Pour le bilan, inutile de questionner le staff tricolore. Les comptes seront pour plus tard. En attendant, le constat ne varie pas: «Ça ne claque pas», dixit le slalomeur Thomas Mermillod-Blondin. Au regard des classements de Coupe du monde, cela n’a pourtant rien d’une escroquerie. Il manque seulement une bonne surprise. «Oui… Jusqu’à présent on n’était qu’outsider, donc on n’était pas vraiment déçus, analyse Fabien Saguez, le DTN du ski français. On savait que nos chances de médaille étaient concentrées sur la fin des Jeux. Il reste encore deux slaloms sur lesquels on compte beaucoup.»


Julien Lizeroux (engagé samedi), mais surtout Sandrine Aubert, la prochaine favorite en lice, vendredi, se seraient peut-être passé de ce fardeau avant de rechausser les skis. «Ce contexte, ça ne change rien, balaye Saguez. La pression, il faut l’encaisser, il faut la transformer, il faut la positiver. Je les sens capables. Ils nous ont déjà montré qu’ils étaient solides dans leur tête.» Reste qu’ils ne bénéficieront pas d’une dynamique semblable à celle qui a porté les biathlètes. «C’est toute la complexité de la gestion d’un athlète. Il y a une vie de groupe, mais au départ on est quand même tout seul. Il faut se nourrir du collectif pour faire en sorte qu’à un moment, il faut y aller, quoi.» Pour la slalomeuse, pas question de l’avouer. La pression de la médaille, l’attente du public, le sevrage de podium dans l’équipe, la longiligne skieuse ne sait pas ce que cela signifie. «Cette médaille, j’irai la chercher si je suis une championne. Et pour cela, le mot clé, c’est sérénité. Il faut être sereine.» Un sentiment qu’elle aura du mal à partager au sein de l’équipe de France.