VANCOUVER2010Le fond français termine à la quatrième place (et porte réclamation)

Le fond français termine à la quatrième place (et porte réclamation)

VANCOUVER2010Le relais termine à la quatrième place après avoir réalisé une course parfaite...
Matthieu Goar

Matthieu Goar

De notre envoyé spécial à Whistler

«Vous pouvez pas récupérer les bandes de vos confrères de la télé, parce que là, j’ai vraiment pas envie de parler», explique Emmanuel Jonnier avant de balancer un gros coup de tatane dans une barrière. Le dernier homme du relais, déjà 4e en relais et au 30 km à Turin, vient de s’affaler à la quatrième place du relais 4X10 kilomètres. La pire place. Après l’incompréhension sur la poursuite (casse d’un bâton et skis collés à la neige), la résignation du sprint (son coéquipier tombe), Vincent Vittoz peut continuer à ruminer. Toujours pas de médailles pour le grand frère du fond français en pleurs dans la neige à l'arrivée du relais.

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Un frérot qui a pourtant encore une fois cassé la baraque mercredi. Deuxième relayeur en style classique, ses jambes de feu ont permis à la France de creuser l’écart avec les Allemands, les Finlandais et les Norvégiens. Un petit coup de rein et le troisième homme, Maurice Manificat, revient sur le Suédois Anders Soedergren, l’opportuniste Tchèque Jiri Magal, collé à ses fesses. Un plan sans accroc. Ne reste plus qu’à distribuer les médailles entre ces trois nations. Sans regarder derrière.

Le Northug airways

Ben si justement. Parce qu’un avion à réaction norvégien, le Northug airways (apparemment équipé de skis supersoniques, voir ci-dessous), revient comme une bombe. Ca gamberge à tous les étages. «J’ai tout fait pour essayer d’empêcher Northug de rentrer, j’ai aussi mis un gros coup pour faire sauter le Tchèque que je savais plus fort que moi au sprint, faut pas croire...», explique Jonnier qui a dû bien prendre des notes devant certaines étapes du Tour de France. Northug rentre, croque Jonnier et emmène le Tchèque décrocher le bronze. «J’avais laissé toutes mes cartouches», conclut Jonnier sans s’attarder.

Filon de la délégation française (6 médailles pour le biathlon, la médaille d’or du combiné nordique), le Winstler Olympic Park, charmant coin du Canada perdu au milieu de la forêt à quelques kilomètres de Whistler, n’a toujours pas souri aux fondeurs (zéro médaille). La ruée vers l’or n’a jamais été une science exacte.


La réclamation de la France refusée

Quelques minutes après la course, l'équipe de France a déposé une réclamation contre la Norvège. Selon les tricolores, les Norvégiens se seraient servis de deux paires de ski préparées différemment. Interdit par le réglement, ce fait peut avantager les skieurs quand la météo change. «Pour des grandes nations comme cela, ce n'est pas très honnête vis-à-vis des petites nations», a affirmé Roberto Gal, chef d'équipe des hommes. Sans surprise, la réclamation a été rejetée. Les Français ne feront pas appel. «De toute façon, nous ne voulons pas gagner une médaille comme cela.»