Julien Lizeroux: «A moi de faire un bilan objectif»
VANCOUVER2010•18e du combiné, Julien Lizeroux va maintenant se préparer au slalom de samedi...M.Go.
De notre envoyé spécial à Whistler
35e de la descente et 8e du slalom, Julien Lizeroux a pris ses marques sur la piste de Creek Side. Il veut maintenant tirer le bilan de cette première épreuve qu’il termine à la 18e place. Sans s’appesantir et avec le sourire.
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Quel bilan tirez-vous de la journée?
Quand tu prends 4 secondes à la descente, c’est difficile de revenir en slalom. Surtout avec cette neige un peu facile qui nivelle les différences. Je n’ai aucun regret, j’ai tout donné. C’est l’expérience qui rentre. Malgré le fait que j’ai 30 ans, j’ai encore beaucoup de choses à appendre en vitesse. Je suis loin d’avoir fait une manche parfaite, j’ai fait beaucoup de petites fautes mais c’était important de pratiquer cette piste. Les conditions du slalom seront dans doute différentes.
Qu’allez-vous faire dans les jours qui viennent?
D’abord récupérer, car la journée a été chargée mentalement et physiquement. Les cuisses sont un peu lourdes. Mais je suis en bonne forme. A moi de tirer les leçons en faisant un bilan honnête et objectif, tout seul mais aussi avec les entraîneurs. On va d’abord se reposer puis travailler. Et puis on va bien suivre comment évoluent la météo et les conditions de neige cette semaine.
Avez-vous tiré des leçons pour le slalom de samedi?
Il n’y a pas de révolution. Ce sont des neiges particulières pour la saison mais la principale qualité du sportif, c’est de s’adapter aux conditions du jour. Et ceux qui se sont adaptés le mieux, ce sont les trois que l’on a vu tout à l’heure au milieu de l’aire d’arrivée (sur le podium, ndlr). Moi, je vais bien, j’ai le sourire. C’est en vivant des journées comme ça que l’on apprécie celles qui sont plus belles. Je vous rassure, je ne vais pas prendre une pelle, creuser un trou et me mettre dedans. Non je vais repartir. Il y a pire. Voilà notre bureau (en montrant la piste, ndlr), ce n’est pas dégueulasse…
Ce sont vos premiers JO. Quelles sont vos impressions?
Depuis que je suis arrivé, je suis vraiment surpris que ça prenne une telle ampleur. Déjà gamin, je rêvais des Jeux et en fait concrètement c’est une course basique. En ski, contrairement à d’autres sports, les meilleurs s’affrontent tous les week-ends en Coupe du monde. Les JO sont une course comme une autre, qui a même moins de valeur sportive puisqu’il y a seulement 4 skieurs par nation. Après on en fait tout un pataquès, on idolâtre des personnes, on en met à terre d’autres pour des courses d’une journée. C’est la règle du jeu. Pourtant on est les mêmes skieurs, on a la même envie. Après certains vont dire : «Il a craqué sous la pression». Mais en coupe du monde, il y a des jours où on est bon, des jours où n’est pas bon. Si on est bon le jour des JO, on ramène une médaille, si on n’est pas bon, et ben on ne ramène pas de médailles. Il ne faut juste pas oublier qu’il y a 95% des athlètes qui vont repartir triste des JO et 5% heureux. C’est comme ça, c’est la beauté des Jeux.