VANCOUVER2010Les petits secrets de Jason Lamy-Chappuis

Les petits secrets de Jason Lamy-Chappuis

VANCOUVER2010Avant de viser une deuxième médaille, par équipe...
Le spécialiste français du combiné nordique, Jason Lamy-Chappuis, lors de sa victoire aux Jeux Olympiques de Vancouver, le 14 février 2010.
Le spécialiste français du combiné nordique, Jason Lamy-Chappuis, lors de sa victoire aux Jeux Olympiques de Vancouver, le 14 février 2010. - SIPA
Romain Scotto

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De notre envoyé spécial à Whistler,


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Une semaine après son titre olympique sur petit tremplin, le Français rechausse ses skis pour défendre les chances des Bleus, mardi, par équipe. L'occasion de répondre à quelques interrogations sur le militaire de Bois d'Amont.

Pourquoi n'est-il pas Américain?

Parce qu'il a décliné l'invitation avant les Jeux. L'équipe des Etats-Unis souhaitait pourtant faire de lui faire la locomotive de son relai, profitant de sa double nationalité. «Flying» Jason est américain par sa maman, qui jouait les speakerines lors de l‚épreuve de Coupe du monde de Chaux-Neuve, il y a un mois. Celui qui a grandi à Missoula (dans le Montana), suscite depuis son titre l'intérêt des médias américains, intrigués par ce Frenchy à l"accent made in USA. Sauf que Jason n'a jamais voulu «trahir ses coéquipiers». «Si je dois faire une médaille par équipe, c'est avec l'équipe de France», affirme le militaire de Bois d'Amont. Comme ça, il recevra peut-être un deuxième coup de fil de Nicolas Sarkozy.


Pourrait-il rivaliser avec les meilleurs sauteurs?

Vu ses qualités sur un sautoir, rien ne dit que «Jez» n'aurait pas pu faire carrière dans la spécialité. S'il devait prendre part aux épreuves de Coupe du monde, «il serait régulier en finale des concours», confie Nicolas Michaud, le directeur des équipes de France. Mais il faudrait qu'il perde un peu de poids pour progresser (il pèse 65kg). Même si les conditions aérologiques étaient différentes, son saut à 100m sur le petit tremplin de Whistler l'aurait classé autour de la 15e place de la spécialité. L'idée de le voir intégrer l'équipe de France en saut à skis par équipe a même été envisagée par le staff. Puis écartée. «On ne voulait pas courir deux lièvres à la fois finalement, justifie son coach Etienne Gouy. Un saut, ce n'est pas très fatigant physiquement, mais ça l'est nerveusement.»


Comment a-t-il progressé en fond?

S'il est passé de la quatrième place au titre olympique en quatre ans, Lamy-Chappuis le doit à ses progrès sur les skis. Gouy: «Sa progression est régulière. On savait qu‚en fond il arriverait à maturité un peu plus tard.» Il s‚est donc renforcé musculairement, a travaillé sa vitesse de jambe et progressé en aérobie. Tactiquement, Jason est aussi l'un de ceux qui gère le mieux ses courses. Il sait parfaitement où placer ses attaques, et produire ses efforts. Dans le final de la première épreuve, Johnny Spillane (2e) était aux premières loges pour le vérifier.


Pourquoi a-t-il toutes les chances de réaliser le doublé?

Parce que sur un grand tremplin, il peut creuser des écarts plus importants en saut. La distance du circuit de fond étant toujours la même (10km). Le Français a, a priori, toutes les chances pour être encore plus à l'aise face à ses rivaux. «Oui... oui et non. Ses adversaires n'ont plus le choix, s'ils veulent gagner quelque chose, c'est maintenant», tempère son coach qui explique aussi que «Jez» a parfaitement géré toutes les sollicitations. Depuis quatre jours, le portable est coupé. Avec ses coéquipiers, il s'est réfugié dans une maison de Vancouver pour y découvrir la ville. Au programme, balade à vélo, visite de l'aquarium et sortie au match de hockey Russie - Lettonie. Avant de retrouver la neige de Whistler à l'entraînement vendredi.