Il faut sauver le soldat Brian
VANCOUVER2010•Passé à côté de ses Jeux, le patineur français est au fond du trou...Romain Scotto
De notre envoyé spécial à Vancouver,
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Après son fiasco sur la patinoire des Jeux (16e), 20minutes.fr propose quelques solutions pour aider Brian Joubert à surmonter sa déception...
Ne pas penser à arrêter
Quand il dit être «content que ça se termine» Brian Joubert, parle encore des Jeux olympiques. A priori, pas de la suite. La question se pose pourtant pour quelqu'un qui n'a plus qu'un seul titre à gagner: les Jeux. Est-il prêt à repartir pour quatre ans? Cela semble compromis, selon son coach, Laurent Depouilly. Joubert, lui, assure qu'il ne compte pas s'arrêter sur un tel échec. «Ma carrière n'est pas finie», a-t-il répété cette semaine, après ses deux prestations ratées. Par fierté. Le jeune homme de 25 ans s'est engagé à patiner jusqu'en 2012 et les championnats du monde de Nice. D'ici là, il n'y aura plus de contrat moral entre lui et la fédération, mais «un contrat d'objectif, des résultats à obtenir. Désormais, on ne payera plus avant mais après», gronde Didier Gailhaguet. Les nouvelles règles sont fixées.
Résoudre ses problèmes personnels
Auto proclamé «petit con», le Poitevin reconnaît qu'il ne s'est pas placé dans les conditions mentales idéales pour réaliser son rêve. Ses vrais problèmes ne viendraient pas de la glace «mais de (sa) vie personnelle». Depuis deux ans, Brian Joubert ne serait plus Brian Joubert. Dépité après son passage, jeudi soir, il reconnaissait au micro de RTL avoir accumulé les erreurs. «J'ai 25 ans, je n'ai pas de maturité, je n'écoute pas mes proches, j'ai fait beaucoup de conneries, mais je ne me remettais pas en question. J'ai sans doute du mépris pour mes proches, je le paye, c'est normal.» S'il doit se trouver une qualité, il lui reste la lucidité.
Lui offrir un mental
Après sa débâcle Laurent Depouilly tenait tout de suite son analyse: «L'erreur de Brian n'est pas technique.» Le problème est dans sa tête. Le coach reconnaît que le travail psychologique nécessaire n'a peut-être pas été bien fait avant les Jeux. Seulement le chantier semble immense. «Tant qu'il n'acceptera pas cette souffrance (qu'il traîne depuis ses débuts aux JO), on ne le fera pas changer, déplore Depouilly. Nous, on ne peut pas lui amener quatre cerbères et lui dire: "Tu vas travailler ta tête". C'est faux.» A lui de se prendre en main.
Couper le cordon
La question revient de manière lancinante. Pourquoi Brian ne voit pas plus loin que les contreforts de sa ville natale, Poitiers? «Là-bas, il est le roi du village», ironise une fan. Mais côté patinage, ce n'est sûrement pas ça. Aucun entraîneur n'a accepté de s'établir durablement dans la Vienne, où il n'est jamais bien loin de Raymonde, sa maman, attachée de presse et confidente. «C'est normal qu'il ait connu un turn-over d'entraîneurs, enchaîne Depouilly. Poitiers, c'est un lieu dont il a besoin. Peut-être qu'il faut aller un peu plus loin.» Didier Gailhaguet a également pointé le problème: «On ne décroche pas une médaille olympique en se mettant à bosser deux mois avant les Jeux parce qu'il ne veut pas partir bosser à l'étranger avec les meilleurs.» Pour réussir, il faut parfois couper le cordon.