Steve Savidan: «Il faut peut-être arrêter le foot pour se poser de bonnes questions»
FOOTBALL•Le néo-retraité se lâche dans un livre, et en interview sur 20minues.fr...Propos recueillis par Matthieu Goar
Avec David Berger (le journaliste qui a coécrit le livre, ndlr), nous sommes très proches depuis 10 ans. Au lendemain de ma sélection en Equipe de France, nous avions déjà décidé de raconter cette aventure d’un gamin de 30 ans. Et puis, il y a eu la relégation de Caen, mon départ pour Monaco et ma fin de carrière. Ca a changé un peu le livre.
Lorsque le médecin vous annonce que vous ne pourrez plus jouer au foot, vous le prenez avec une certaine sérénité. Pourtant cela arrive à un moment important de votre carrière…
A ce moment-là, je suis à Monaco et je veux travailler pour retrouver l’équipe de France et participer à la Coupe du monde. Mais honnêtement, ça me serait arrivé un an auparavant, j’aurais réagi exactement de la même façon. Dans ces moments-là, tu relativises car on t’arrête pour des raisons médicales. C’est un mal pour un bien. En fait, il faut peut-être arrêter le foot pour commencer à corriger son comportement et à se poser de bonnes questions: «Est-ce que j’ai pensé autant à ma famille qu’ils ont fait attention à moi?»
Finalement ce ne sont pas les matchs ou l’ambiance des stades qui me manquent le plus. Non ce sont de petites choses de la vie de tous les jours d’un footballeur comme l’intimité des vestiaires. Et puis, je suis déjà dans un autre projet professionnel. J’ai un restaurant depuis 3 ans à Valenciennes, le K9. Et je fais des travaux dans une église à Angers pour en ouvrir un deuxième au printemps. En fait, je n’ai pas besoin de faire le deuil du foot car il ne me manque pas.
Que vous disent les gens quand ils vous croisent?
Je reçois beaucoup de témoignages sympas: les gens me disent «Ta fraîcheur, ta joie à la télé vont nous manquer». C’est agréable. C’est aussi en cela où j’ai gagné.
Tous les entraîneurs m’ont apporté quelque chose, que ce soit en positif ou en négatif. Je ne me dis pas qu’il y a des bons et des mauvais entraîneurs, mais juste des bons et des mauvais mecs. Bien sûr, Antoine Kombouaré reste à part (son entraîneur à Valenciennes, ndlr). Je l’ai encore souvent au téléphone.