Roch Voisine: «Je vais démystifier le hockey»
INTERVIEW•Le chanteur canadien sera consultant hockey sur glace de France télévisionsPropos recueillis par Romain Scotto
Plus jeune, Roch Voisine ne s'imaginait pas devenir chanteur de variété. Le Canadien à la mèche laquée rêvait d'une carrière de hockeyeur avant de faire pleurer les adolescentes, (puis les ménagères), «seul sur le sable, les yeux dans l'eau». A l'université, le chanteur a même tutoyé le haut niveau. France Télévisions l'a donc choisi pour commenter les épreuves de hockey, lors des prochains Jeux d'hiver, à Vancouver. Un défi «(qu'il) n'aurait jamais pu refuser».
Vous serez toujours derrière un micro en février, mais pour commenter du hockey sur glace. Vous l'auriez imaginé un jour?
Pour moi c'était difficile de dire non. On me l'a proposé à Saint-Gaudens lors d'une étape du Tour de France, l'été dernier. Je suis un fan de sport, un fan de cette région qu'est Vancouver. Si c'était moins loin de l'Europe, j'habiterais là-bas. J'ai fait beaucoup de sport, je n'ai malheureusement pas eu la chance d'y participer en tant qu'athlète amateur. Là, au moins, je suis sûr de pouvoir y participer.
Comment appréhendez-vous ce rôle de consultant?
Comme je serai là tous les jours, j'aurai l'occasion de démystifier ce sport, mais aussi cette ville. Expliquer et actualiser la vision que les gens se font de mon pays. Essayer de montrer comment les gens vivent là-bas. Mon travail ne sera pas uniquement axé sur le côté sportif.
Mais vous êtes quand même un vrai connaisseur de hockey?
Oui, c'est une religion chez nous. Surtout en région, en dehors des grands centres, la patinoire de hockey, c'est l'endroit où les gens se rassemblent. Les héros locaux sont souvent issus du hockey sur glace. Dans le temps, il n'y avait que ça à faire. Mon père a joué au hockey sur glace. C'est une façon d'avoir une visibilité sociale chez nous. J'ai trouvé ça extraordinaire. C'est un sport très difficile à apprendre. Mon but, c'est de vulgariser l'approche de ce sport.
Quel était votre niveau?
J'ai joué sérieusement jusqu'à 24 ans dans l'équipe de l'université. Aujourd'hui, je joue de temps en temps, juste pour le plaisir. J'ai grandi avec ce sport là en parallèle avec les études. C'est un sport de formation. Une façon de travailler en équipe, le souci de préparation, la discipline...
Et consultant, c'est une nouvelle carrière pour vous?
Je ne sais pas. Ce sera ma première grande expérience. J'en ai eu quelques unes au Canada. On m'a souvent demandé d'analyser des matchs de hockey dans des émissions journalières. On m'a envoyé au centre Bell où l'équipe du Canada joue ses matchs. Je me suis amusé à analyser les rencontres. Je connais bien ça. Mais je fais ça avant tout pour vivre l'aventure olympique.
Quel grand souvenir des Jeux avez-vous en tête?
Ceux de 76 à Montréal. L'image de Nadia Comaneci m'est restée. C'était "La Darling", elle était fascinante. J'ai eu l'occasion de la rencontrer à l'un des mes concerts dix ou vingt ans plus tard. Elle était fan. Ça m'a beaucoup touché.
Et l'équipe du Canada de hockey? Vous la voyez remporter le titre olympique?
Si vous saviez tout ce qu'il s'est passé pour la sélection... C'est un roman. La plupart des meilleurs joueurs sont chez nous. On aurait pu faire deux équipes. On verra bien ce qu'il va se passer sur place, mais on a l'impression que les grands favoris du tournoi sont le Canada et la Russie. Les Suédois aussi sont très forts, comme toujours.