«Diawara, ce traître.» C'est en substance ce que pensent les ultras bordelais de celui qui a troqué, l'été dernier, le marine pour le ciel. Et ceux-ci ne manqueront pas de le lui faire savoir dimanche soir à Chaban-Delmas. Sur Facebook, les groupes à son nom se sont multipliés au fur et à mesure que le choc Bordeaux-Marseille approche, certains très virulents.

Le nouveau défenseur central de l'OM n'est pas surpris et s'en amuserait presque. Il sait à quoi s'attendre dimanche soir : «A Bordeaux, ils m'en veulent... Je sais qu'il y a quelques gringos qui vont me siffler, mais heureusement, ils ne sont pas tous comme ça. [Dans un club], il y a des départs, des arrivées, c'est comme ça... Peut-être que ce sera un peu dur au début, mais dès que l'arbitre aura donné le coup d'envoi, je vais me concentrer sur mon jeu.»

«Si l'OM s'impose à Chaban-Delmas, je paie le champagne»

Car Souleymane Diawara est bien conscient de l'enjeu que revêt ce match pour Marseille, autant sur un plan comptable que psychologique. Même si ça n'empêchera pas ce boute-en-train de chambrer ses anciens coéquipiers par SMS, «dès jeudi ou vendredi». Avec un nul 0-0 à Saint-Etienne et une défaite 2-0 au Vélodrome contre Auxerre, la confiance des hommes de Didier Deschamps en a pris un coup. Mais surtout, le club phocéen, 4e au classement, s'est laissé distancer par les champions de France en titre qui comptent maintenant onze points d'avance sur leur rival marseillais.

«Pour nous ce sera un match très important, voire décisif. Si on a la chance de ramener les trois points, mentalement ça nous ferait énormément de bien. Si malheureusement on ne les prend pas, on prendrait un sérieux coup au moral et il serait alors très compliqué d'aller les chercher. Ce match fait clairement partie des tournants de la saison.»

Mais Souleymane sait aussi qu'il sera compliqué de contrer une équipe qui, «par rapport à l'an dernier, a gagné en maturité et en assurance. Même sous pression, ils ne paniquent plus. A aucun moment.» Ainsi, il n'a pas hésité à employer les grands moyens pour motiver les siens : «Si l'OM s'impose à Chaban-Delmas, je paie le champagne, le resto, la boîte de nuit... Tout !» Sûr que les Gourcuff,Chamakh ou encore Diarra préféreront se charger eux-mêmes de sponsoriser la soirée d'après-match. Nul doute non plus qu'ils mettront tout en oeuvre pour faire dégoupiller leur ancien partenaire. « S'ils veulent essayer, ils peuvent toujours. On verra bien ensuite si ça marche ! [Rires]»