Qui connaît monsieur Davydenko?
TENNIS•Le Russe taiseux est le vilain petit canard de la Master Cup...Matthieu Payen
Il n’a ni le touché de balle d’un Federer, ni le bras bionique d’un Nadal, et encore moins l’humour d’un Djokovic ou la fougue d’un Tsonga. Et pourtant, Nikolay Davydenko est l’un des joueurs les plus réguliers de ces dernières années. Sans faire de bruit, cet habitué des courts annexes a participé à quatre des cinq dernières éditions de la Masters Cup. Cette année encore, il est fidèle au poste mais les médias continuent de se désintéresser de cet antihéros.
Echange de maillots avec Djokovic
Il faut dire que Davydenko cultive son atypisme. Interrogé mercredi soir sur sa performance face à Rafael Nadal, numéro 2 mondial, le Russe n’a pas franchement ému les foules: «Ce n'est pas comme si j'avais gagné le tournoi. J'ai juste gagné un match. J'ai encore des chances de me qualifier, peut-être oui, peut-être non.» Outre une attitude blasée, Davydenko a aussi un franc-parler qui lui a déjà joué des tours. Après son retentissant «J’emmerde Nike» en 2006 à Bercy, il mit plusieurs mois à trouver un autre équipementier. Dernièrement, c’est son sponsor de raquette Prince qui l’a lâché. «Ils donnent tout pour Maria Sharapova et, du coup, il n'y a plus d'argent pour les autres, ironise-t-il. Comme je joue bien avec ces raquettes, je vais peut-être les garder la saison prochaine, mais sans contrat.» Pas rancunier.
Il y a bien eu une occasion qui fit de Davydenko le centre du monde. C’était en 2007, au moment de la polémique sur les paris truqués. Son abandon à l’Open de Sopot face au modeste Argentin Arguello fait peser de lourds soupçons sur lui. Le Russe est blanchi et reprend le tennis comme si de rien n’était. Jouant ses trente tournois par saison qui lui valent le surnom de «Stakhanoviste des courts». Pourtant, lundi soir, au terme de son match perdu face à Novak Djokovic, Davydenko s’est permis une petite folie. Les deux joueurs ont échangé leur maillot et le Russe s’est retrouvé dans un T-shirt Adidas. On l’oublierait presque, mais le contrepied est son plus beau coup.
Un strip-tease de Davidenko, c'est suffisemment rare pour mériter une vidéo.