Les présidents du rugby français sont prêts à la grève pour sauver le DIC
RUGBY•La 13e journée du Top 14 est menacée...Alexandre Pedro
Des présidents prêts à planter le piquet de grève, l’événement n’arrive pas tous les matins. Toujours aussi remontés contre la suppression du droit à l’image collectif (à partir du 30 juin 2010), les patrons du rugby français sont prêts à débrayer lors de la 13e journée de Top 14 prévue vendredi et samedi. «Nous sommes prêts à aller jusqu’à la grève, menace Max Guazzini, président du Stade Français dans Midi Olympique. Nous ne sommes pas entendus. Il faut donc prendre des mesures drastiques.» Et tant pis pour le derby francilien prévu samedi contre le Racing-Metro 92.
Son homologue toulonnais, Mourad Boudjellal, pousse la menace un cran au-dessus. «Il ne s’agit pas d’une grève, prévient-il mais d’un arrêt du championnat. C'est-à-dire que tant que le DIC est supprimé, on n’est pas sûr de reprendre la compétition», explique le président du RCT à 20minutes.fr. Une décision définitive doit être prise mardi soir, après une assemblée générale extraordinaire de la Ligue nationale de rugby (LNR). Réunis vendredi dernier à Blagnac en marge de France-Afrique du sud, 15 des 17 patrons de clubs présents se sont positionnés pour la première grève de l’histoire du rugby professionnel français. Seul le président de Colomiers, Alain Carré, a voté contre.
Boudjellal en appelle à Nicolas Sarkozy
Coup de bluff ou menace assumée? Toujours est-il que le président de la LNR doit jongler entre son opposition à la suppression du DIC et la crainte de voir le Top 14 à l’arrêt comme un train un matin de décembre 95. «Une décision extrême de ce type doit être mûrement réfléchie. Elle peut avoir des inconvénients significatifs pour le rugby. Je ne parle même pas de problèmes de calendrier mais de soucis économiques», s’inquiète Pierre-Yves Revol au micro de RMC Info. Du côté de Canal + qui doit diffuser trois matchs sur ses antennes ce week-end, l’heure est à l’observation. «Nous n’avons pas de position pour l’instant, on attend de voir ce que décident les clubs», explique le monsieur rugby de la chaîne, Eric Bayle.
Malgré les conséquences d’un éventuel arrêt du championnat, Mourad Boudjellal veut aller au bout de cette démarche contestatrice. «Avec la suppression du DIC, je peux vous dire que trois clubs vont mettre la clé sous la porte. Si on ne s’arrête pas le championnat, il s’arrêtera peut-être de lui-même», alerte le trublion toulonnais. Visiblement remonté contre la ministre de la Santé et des Sports, Roselyne Bachelot, le président du RCT en appelle désormais au président de la République. La balle – ovale – risque de bientôt rebondir dans les mains de Nicolas Sarkozy.