FOOTBALLJean-Claude Blanc: un disciple de Killy à la tête de la Juve

Jean-Claude Blanc: un disciple de Killy à la tête de la Juve

FOOTBALLUn Jean-Claude peut en cacher un autre...
Matthieu Payen

Matthieu Payen

La «Vieille dame» s'est choisi un petit Français. A 46 ans et après trois années passées au poste de directeur général de la Juventus Turin, Jean-Claude Blanc arrive à la tête de ce monument du football italien. Mercredi soir, il assistera en tribune à son premier match officiel (Juventus-Sampdoria) en tant que président de la Juventus Turin, l'un des plus grands club de foot du monde. Une consécration loin d'être évidente. En 2006, lorsqu'il est arrivé à la Juve, le quadragénaire ne parle même pas italien et ne connaît pas grand chose au ballon rond. Directeur général de la Fédération française de tennis, il est plutôt balle jaune. Pas vraiment le profil recherché par la famille Agnelli qui règne sur la Juve...


«Le poulain de Killy»


Certes, la Juve est francophile. Platini, Zidane, Deschamps, Trezeguet, Zebina ont porté le maillot noir et blanc. Mieux, Deschamps est revenu entraîner l'équipe en 2006. Et puis, la même année, il fallait faire du ménage pour chasser les démons du Calciopoli, ce scandale de matchs truqués orchestré par le sulfureux Luciano Moggi et qui a mené les bianconeri à la relégation en «Série B».


Mais si Jean-Claude Blanc a réussi à intégrer la Juve, c'est aussi et surtout parce qu'il a été forment appuyé. Et pas par n'importe qui puisqu'il s'agit de Jean-Claude Killy, très proche de la famille Agnelli au moment de l'organisation des JO de Turin de 2006 et pygmalion de Jean-Claude Blanc. «Blanc est un peu le poulain de Killy, affirme Jean-Marie Leblanc, l'ancien patron du Tour de France qui a connu les deux Jean-Claude à Amaury Sport Organisation dans les années 90. Blanc est d'une extrême fidélité à l'égard de Killy. A tel point que lorsque ce dernier est parti d'ASO [en 2000, Ndlr], Blanc a refusé de prendre la tête du groupe.»


Une histoire de JO


Cette fidélité remonte aux années 80. A l'époque, l'ancien skieur pilote la préparation des Jeux olympiques d'Albertville et fait confiance à un jeune Savoyard [Blanc n'a qu'une vingtaine d'années] sorti de Sup-de-Co pour s'occuper des aspects marketing: «J'ai découvert quelqu'un d'extrêmement entreprenant, un travailleur infatigable, se souvient Killy dans L'Expansion. Il a à la fois une vision globale du business et le souci du détail.»


En 2006, la famille Agnelli, basée à Turin, organise les Jeux chez elle. A la tête de la commission de coordination de l'événement, on retrouve Jean-Claude Killy, membre très influent du CIO. Forcément, des liens se créent et l'ancien champion olympique pousse Jean-Claude Blanc dans les bras de la Juve. Après le ski, le cyclisme et le tennis, ce dernier se tourne donc vers le foot. En moins de trois ans, il devient président de la Vieille Dame. «Il est capable d'une très grande adaptabilité, souligne Jean-Marie Leblanc. Il anticipe tout, il aime le sport.» Et il a des bons réseaux.