FORMULE 1L'ascension de l'irrésistible monsieur Todt

L'ascension de l'irrésistible monsieur Todt

FORMULE 1L'homme aux 98 Grands Prix vise la présidence de la Fédération internationale automobile ce vendredi...
 Jean Todt, candidat à la présidence de la FIA.
 Jean Todt, candidat à la présidence de la FIA. - Reuters
M.Go.

M.Go.

La prochaine marche de l’ascension de monsieur Todt devrait être avalée vendredi 23 octobre. A Paris, le Français brigue la présidence de la Fédération internationale automobile (FIA). Les pronostiqueurs lui prédisent une nouvelle victoire face à l’ancien champion du monde des rallyes, le grand Finlandais Ari Vatanen. Une de plus.



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Piètre pilote, c’est en donnant des ordres que le «petit Napoléon» s’est fait une réputation. D’abord comme co-pilote puis en dirigeant Peugeot Talbot Sport avant de tout rafler avec la Scuderia Ferrari (98 Grands Prix et 13 titres). «C’est le plus grand chef d’orchestre que je n’ai jamais rencontré, raconte l’un de ses proches René Arnoux, ancien pilote de Formule 1. Non seulement il sait s’entourer de talents, mais il sait aussi les faire travailler ensemble.»


Un PDG qui déteste la défaite



En témoigne sa collaboration avec le Baron rouge, Michael Schumacher. Entre le grand Allemand boosté à l'adrénaline et l’anxieux Jean Todt, personne n’aurait pourtant misé un boulon. «Jean n’a jamais supporté la seconde place. Dans les années 90, il s’est dit “pour gagner le titre, il me faut un champion du monde” et il a persuadé Michael Schumacher de venir chez Ferrari alors que l’écurie n’était pas alors au mieux.» En moins de 10 ans, les deux hommes remportent 5 titres de champion du monde. Une méthode que Todt applique à tous les échelons de l’entreprise Scuderia: Ross Brawn, patron de l'actuelle écurie championne du monde Brawn GP, en est déjà le stratège.



Plus qu’un sportif, Jean Todt est un PDG qui déteste la défaite. Marié à une star hollywoddienne, l'ancienne James Bond Girl Michelle Yeoh, l'homme renvoie une apparence lisse. Tout le contraire de Flavio Briatore, l’exubérant ancien patron de chez Renault Sport. Alors forcément, à l’annonce de sa candidature à la tête de la FIA, le monde de l’automobile, à la fois touché par les scandales (orgie de Max Mosley, crashgate) et en perte d’audience, s’est dans l’ensemble réjoui. Et les louanges ont abondé. «Je connais Jean depuis 30 ans. Je l'ai toujours admiré, confesse Alain Prost. Il a une connaissance et un intérêt remarquables pour chaque aspect de notre sport». Une phrase précieusement recueillie par l'équipe de campagne de Todt. Tout comme celles des rallymen Jackie Ickx, Juha Kankkunen, Michèle Mouton et Timo Salonen, ou des pilotes de F1 Michael Schumacher, Felipe Massa, Mario Andretti ou encore Gerhard Berger.


Cassant et maniaque



Pourtant la personnalité de Jean Todt est moins simple qu’il n’y paraît. Gros travailleur, l’homme sait se montrer cassant, quasiment maniaque. Ce qui lui vaut quelques inimitiés. «Qui n’a pas d’ennemis dans ce milieu? Il est aussi intransigeant avec les autres qu’il l’est avec lui-même. Ce genre de personnalité, soit on aime, soit on déteste», témoigne René Arnoux. En campagne depuis des semaines, Jean Todt n’a pas fait de cadeaux à son adversaire, Ari Vatanen. «Nous avons essayé de comprendre quelles étaient les propositions de notre adversaire pour la FIA mais nous n'avons pas trouvé de politiques détaillées», a balancé publiquement son équipe de campagne la semaine dernière.



«Le moment de la campagne est forcément politique. Elu, il saura être fédérateur», assure René Arnoux. Encore faut-il franchir la dernière marche.