OLYMPISMEParis s'est-elle vraiment fait voler les Jeux de 2008?

Paris s'est-elle vraiment fait voler les Jeux de 2008?

OLYMPISMEL'ancien ministre des Sports chinois lance une nouvelle polémique, pas forcément justifiée...
Matthieu Payen

Matthieu Payen

«Cette affaire est un serpent de mer. Chaque fois, c’est pareil, une ville [Rio] est désignée, un président [Jacques Rogge] est élu et les affaires sortent.» L’affaire évoquée par Armand de Rendinger, consultant pour les candidatures de Paris 2008 et Paris 2012, a été lancée dernièrement dans un livre par l’ancien ministre des Sports chinois Yuan Weimin. La scène se passe en 2001 à Moscou où les instances olympiques organisent successivement la désignation de la ville organisatrice des JO 2008, puis l’élection du président du CIO. L’occasion est trop belle. «Nous avons expliqué à Rogge que nous espérions que (lui) et ses amis soutiendraient Pékin, écrit Yuan Weimin. Rogge a dit qu'il espérait que les trois délégués chinois du CIO et les amis de la Chine le soutiendraient pour son élection.» Et voilà comment Paris, candidat malheureux, aurait fait figure de dindon de la farce.

Pas d'accord mais une tendance

Après le cuisant échec de la candidature française pour l’organisation des Jeux de 2012, cela fait beaucoup. «Il ne faut pas généraliser, relativise Armand de Rendinger, bon perdant. Les élections de Pékin, puis de Rogge ne sont pas le fruit d’un accord, mais d’une tendance. Suivant la logique du CIO, c’était le tour de Pékin et Rogge était largement favori à la succession de Samaranch.» Les scores enregistrés à l’époque lui donnent raison. Pékin a été désigné confortablement dès le deuxième tour avec 54 voix, contre 20 à Toronto et 18 à Paris. Et Rogge a obtenu la majorité absolue au deuxième tour avec 59 voix (sur 110) contre trois autres candidats. Comme on dit, y'a pas photo.