AUTOQuel avenir pour Renault en F1?

Quel avenir pour Renault en F1?

AUTOLa FIA fait peut-être un cadeau empoisonné au constructeur français...
 Flavio Briatore entouré de ses deux pilotes, Fernando Alonso (à gauche) et Nelson Piquet Junior, le 19 janvier 2009.
 Flavio Briatore entouré de ses deux pilotes, Fernando Alonso (à gauche) et Nelson Piquet Junior, le 19 janvier 2009. - J.M.Ribeiro/REUTERS
Matthieu Payen

Matthieu Payen

Deux ans avec sursis. Une sanction clémente, pour Renault, qui permet au constructeur français de conserver un avenir en F1. Pas sûr que la marque en losange ait vraiment envie de se maintenir dans une discipline coûteuse. En témoigne le silence de Bernard Rey, président de l’écurie, lorsque les journalistes l’ont interrogé à ce sujet à la sortie des auditions devant la FIA. 20minutes.fr pèse le pour et le contre.

Un poids financier

Renault F1 Team représente un budget de plus de 350 millions d’euros par an. «La marque est en F1 pour améliorer son image, pour prouver l’étendue de ses compétences», assure René Arnoux, ancien pilote de l’écurie. Une belle vitrine donc qui peut aussi être perçue comme un fardeau pour une entreprise qui accuse un déficit de 2,7 milliards d’euros au premier trimestre 2009. Sans compter que la sanction décidée lundi est assortie du paiement par Renault des frais procéduriers de l’affaire, ainsi que d’une «contribution», probablement généreuse, à la FIA afin de financer une campagne de sécurité routière.

Un bilan catastrophique

Et tout ça pour quoi? Une médiocre 7e position au classement constructeur cette saison, un pilote-phare (Fernando Alonso) sur le départ et donc un énorme scandale qui ternit l’image de la marque au losange. Dans ces conditions, les trente-deux années de présence en Formule 1 ne pèsent pas lourds. Il revient au PDG du groupe Carlos Ghosn, pas vraiment un farouche partisan de la F1, de trancher cette question, mais Renault pourrait bien quitter les circuits, à l’instar de deux autres constructeurs Honda et BMW.

Et si Renault reste quand même…

Le sursis accordé au constructeur illustre la volonté de la FIA de maintenir cette écurie en vie. «L’enquête a démontré que l'équipe n'avait aucune responsabilité morale et encore moins la régie Renault», a rappelé Max Mosley, préférant faire porter le chapeau à Flavio Briatore et Pat Symonds. L’écurie va néanmoins devoir se reconstruire, à commencer par la tête. Pour remplacer Briatore, certains susurrent le nom d’Alain Prost. «Ce ne sont que des rumeurs, s’est défendu le quadruple champion du monde de F1 interrogé par La Stampa. Ça serait un honneur mais personne de Renault ne m'a contacté.» Une éventualité qui n’est pas du goût de René Arnoux: «Alain est un brillant pilote, mais n’est pas Jean Todt qui veut.» Et son expérience à la tête de l’éphémère écurie Prost Grand Prix ne plaide pas pour lui.