Romain Grosjean, le pilote que la France attend
FORMULE 1•Le pilote français devrait être nommé dans les prochains jours chez Renault à la place de Nelson Piquet Junior...Alexandra Patard
Petit-fils d’un champion de ski suisse dans les années 1950, Romain Grosjean est avant tout un passionné de sport, vélo, course à pied, golf. «Romain est un ultra sportif », raconte pour 20minutes.fr Jean-Louis Moncet, spécialiste de Formule 1. «Le ski, la moto, tout ce qu’il fait, il le fait très bien». Né à Genève d’un père helvète et d’une mère française, le jeune Romain aurait pu devenir un champion de ski. Mais l’intransigeance de son paternel, qui craignait les ravages du dopage dans ce sport, l’a vite réorienté vers le monde de la course automobile, l’une de ses nombreuses passions. Comme tous les pilotes avant lui, Grosjean débute sa carrière au karting à l’âge de dix ans. Champion de Suisse de Formule Renault, il poursuit son ascension au plus haut niveau de l’autre côté des Alpes, et franchit toutes les étapes (F3 Euroseries, GP2 Asie) en gagnant tout sur son passage. Mais son plus grand rêve n'est plus un secret, il veut conduire une monoplace de F1.
Sous la houlette de Flavio Briatore, Romain Grosjean devient pilote essayeur chez Renault en 2008. «C’est tout d’abord une réelle fierté de pouvoir intégrer l’équipe et d’entrer à proprement parler en Formule 1», avait alors expliqué le jeune pilote de 23 ans sur le site Internet du team Renault. «C’est aussi une continuité dans ma progression en sport automobile: après avoir été pilote d’essais pour Renault, je deviens troisième pilote et je vais assister à tous les Grand Prix. J’apprendrai tout ce qu’il faut pour, si je deviens titulaire un jour, avoir le bagage nécessaire». L’annonce officielle de sa nomination, en remplacement de Nelson Piquet Junior licencié, devrait intervenir rapidement, selon Go-F1.com. De nature ambitieuse, voilà son rêve qui est en train de se réaliser.
Jeune fougueux
Attaquant dans l’âme, Grosjean représente par son pilotage l’opposé d’un Sébastien Bourdais plus cérébrale et incapable de se lâcher au volant d’une F1. «Il a un très beau freinage, de belles trajectoires. C’est un pilote de talent», analyse Jean-Louis Moncet. «Mais il a un seul défaut, il est chaud en course. Il est incapable de résister à une attaque. Il a trop envie de bien faire, et il commet des erreurs en course». L’impatience, le défaut de la jeunesse? Sa devise est pourtant bien trouvée: «Oublie que tu n’as aucune chance, et fonce». Foncer, oui mais pas trop. Pas comme à Monaco fin mai, où il explose dans un virage sa voiture en GP2. «Il faudra qu’il soit capable de rester derrière et gagner les points intermédiaires. C’est très important, c’est ce qui fait les grands champions», ajoute le journaliste auto.
Ambitieux et fougueux au volant, Grosjean va tenter de compenser le vide laissé par Sébastien Bourdais, débarqué par Toro-Rosso au début de l’été pour manque de résultats. Il devrait débuter au Grand-Prix de Belgique, le 30 août, si la décision de suspendre l’écurie Renault à Valence se confirme. Le Franco-Suisse a d’ailleurs participé à une séance d’essais privés en Angleterre, la semaine dernière, sur une R29.